Pour son premier long métrage documentaire, la réalisatrice abénakise Kim O'Bomsawin pose son regard sur la présence et l'importance du hockey chez les jeunes dans les communautés autochtones du Québec.

Intitulée La ligne rouge, l'oeuvre sera projetée ce soir en ouverture du 24e festival Présence autochtone. Et pour cause, le propos du film est universel et la présentation, maîtrisée.

À travers l'histoire de Mikisiw, Amy-Lea et Frederik, la réalisatrice explore une autre facette des Premières Nations sans chercher à gommer les côtés plus sombres de leur réalité ou à s'apitoyer sur leur sort. Les grandes qualités de ce documentaire, ce sont l'authenticité des gens campés dans un décor réaliste et le montage très vivant.

Q: Pourquoi ce sujet comme premier film?

R: Parce que le hockey me passionne! Enfant, à 2-3 ans, lorsque mon père écoutait le hockey, je me précipitais sur le balcon pour chanter l'hymne national. Puis j'allais me coucher [rires]. Plus vieille, je ne ratais jamais un match avec mon père. Aujourd'hui, j'ai moins le temps, mais je ne manque jamais un match des séries. Il y a quelque chose de nostalgique dans ce projet.

Q: À quel point le hockey est-il important chez les Premières Nations?

R: Il faut être là pour voir à quel point leur passion est débordante. Ce printemps, alors que j'étais encore en tournage, nous étions dans la communauté attikamek de Wemotaci et après chaque match Canadien-Bruins, peu importe le résultat, il y avait des défilés dans les rues. Et souvent, dans ces communautés, l'aréna est comme un sanctuaire. Lorsqu'on joue, on ne traîne pas dans la rue. Ce n'est pas ce que les médias vont véhiculer sur les Premières Nations. Moi, j'ai vu de belles choses, des familles, des collectivités entières derrière leurs jeunes joueurs. À mon avis, il y avait dans ce projet un sujet qui parle à tout le monde.

Q: En quoi jouer au hockey aide-t-il les jeunes même s'ils n'accèdent pas aux grandes ligues?

R: Il y a beaucoup de leçons de vie. On va y trouver, par exemple, un autre rapport à la société. Les jeunes autochtones qui accèdent au hockey élite [double lettre] doivent jouer à l'extérieur de leur communauté, ce qui aide à faire tomber les préjugés, d'un côté comme de l'autre. Et puis, on apprend à se donner des objectifs réalistes comme le simple fait de compter un but.

Q: Quelle est votre équipe de hockey préférée?

R: Le Canadien de Montréal, bien sûr! Et ce, depuis toujours.

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La ligne rouge,ce soir, 20h, à la Grande Bibliothèque, en ouverture de Présence autochtone. Le documentaire sera éventuellement présenté sur les chaînes de télévision APTN et Canal D ainsi que dans les collectivités autochtones du Québec.