À quelques jours de la naissance de son premier enfant, Catherine de Léan vit également une première professionnelle: avoir un rôle dans un film allemand.

Lorsque le film allemand Schlussmacher est sorti en début d'année, la comédienne Catherine de Léan, qui y défend un rôle, en a tout de suite ressenti les échos.

«Sur ma page Facebook, je reçois à peu près cinq demandes d'amitié par jour d'Allemands que je ne connais pas du tout», lance en riant la comédienne qui parle couramment la langue de Goethe.

Pour la jeune femme qui se rend chaque année dans la capitale allemande, ce rôle, si modeste soit-il, lui a permis de briser la glace vers d'autres opportunités.

Réalisée par le comédien Matthias Schweighöfer, cette comédie romantique est le film allemand qui compte le plus d'entrées au box-office depuis deux ans. Dans celui-ci, de Léan interprète Nathalie Bernier, la copine québécoise de Paul (Schweighöfer), homme plus doué pour les affaires que pour les amours.

«Paul tient l'agence Happy End, qui aide les gens à mettre fin à des relations amoureuses. Mais là, c'est lui qui se fait plaquer par sa blonde au début du film. Cette rupture va lui apprendre à s'ouvrir le coeur», résume la comédienne.

C'est à l'école secondaire qu'elle a commencé à apprendre l'allemand. Plus tard, elle a pris un emploi de fille au pair en Allemagne, perfectionnant du coup sa connaissance de la langue.

Elle est tombée amoureuse de Berlin. «Dans les années 70, les gens allaient à Paris pour la découverte culturelle. Berlin, c'est mon Paris à moi. Découvrir une nouvelle ville, c'est comme rencontrer quelqu'un. Des fois, tu as un coup de foudre. À Berlin, le théâtre est avant-gardiste et inspirant. Aller à l'opéra est une expérience unique, avec les meilleurs chanteurs au monde.»

Le côté social et l'aménagement urbain l'inspirent tout autant. «Là-bas, je suis toujours à vélo. Il y a beaucoup d'espaces verts, beaucoup d'air. J'aime le climat de tolérance qui règne, tout comme la façon dont les transports publics ont été pensés. C'est une vraie démocratisation où les punks et les monsieurs-cravates se côtoient dans le tramway.»

Cela dit, sa vie est ici. Si Catherine de Léan espère avoir chaque année quelques semaines de boulot à Berlin, elle a des projets plein la tête à Montréal. Sur le point d'avoir son premier enfant, elle a déjà des rôles qui l'attendent à l'automne.

Un cabaret spécial

Plus près de nous, elle participera «virtuellement» au quatrième Cabaret de la femme jument, événement qu'elle a cofondé et qui sera présenté le 10 mars.

Ce cabaret célèbre à sa manière la Journée de la femme. «On voulait créer un événement qui ne soit pas revendicateur, précise la comédienne. Notre but est de célébrer le féminisme à travers les acquis de nos mères, tout en ayant à l'esprit qu'il reste des revendications à faire.»

Cette année, le cabaret s'est donné un thème: Création et procréation. Parmi les invités, nommons la romancière Nancy Huston, la cinéaste Jennifer Alleyn, les comédiennes Geneviève Rioux et Valérie Blais, Les Nanas Coustiques et même un numéro de fausses contorsionnistes, les «Grosses pliantes» !

«On invite les gens à aborder le féminisme dans la poésie, la provocation, la prise de parole. On cherche ce qui est spectaculaire», dit Catherine de Léan. Nancy Huston et Jennifer Alleyn vont par exemple parler de ce qu'elles ont créé alors qu'elles étaient enceintes.

«Ce sont des trucs assez trash, sans lien avec les images qu'on a de la maternité. Elles avaient une impulsion créatrice plus animale et hardcore», dit la comédienne.

Le tout a lieu à la Sala Rossa. Les profits iront à une oeuvre sociale, La Maison bleue.

Renseignements: lescousinescanine.info