Dans sa deuxième adaptation pour le grand écran, la comédienne et réalisatrice française Zabou Breitman nous offre No et moi, tiré du roman du même nom de Delphine de Vigan en lice pour le prix Goncourt en 2007.







Un récit mené à la première personne, celle de la voix de Lou, une ado de 13 ans en avance à l’école, mais encore physiquement si jeune et frêle. Elle pose un regard parfois naïf, mais toujours juste et généreux sur le monde de la rue.




Fille unique d’une famille dysfonctionnelle depuis la mort subite de sa petite sœur, elle fait la rencontre de No, une sans-abri de 18 ans qu’elle décide d’interviewer pour un exposé. Après un moment, Lou convainc ses parents de l’héberger, et rapidement, on aura du mal à savoir qui aide réellement l’autre à s’en sortir.




Zabou Breitman brosse un portrait réaliste des femmes de la rue, sans jamais tomber dans le misérabilisme, et ce, grâce à No, interprétée par l’excellente Julie-Marie Parmentier. Elle incarne sans fausse note un personnage complexe, à la fois fébrile et électrique.




La jeune Nina Rodriguez, qu’on a aussi pu voir dans Le premier jour du reste de ma vie, aux côtés de Zabou Breitman, porte littéralement le récit sur ses épaules, guidant le spectateur entre l’errance des démunis, la solitude des ados et la névrose des adultes. No et moi est un long métrage à la fois tendre, drôle et inattendu, bien servi par un joli tandem d’actrices.




Utilisant l’excellente musique du groupe français Téléphone, et par-delà la chronique sociale, la cinéaste propose une réflexion sur l’amour maternel et la solidarité, nous offrant au passage une adaptation pleine d’humanité et de compassion.

No et moi, drame de Zabou Breitman. Avec Nina Rodriguez, Julie-Marie Parmentier, Zabou Breitman et Bernard Campan. 1 h 45.