La semaine dernière, je songeais au bonheur que l'on a à rêver de s'offrir la voiture des autres. Sentir le cuir vieilli de leur habitacle, entendre le grincement douloureux de leurs portières, voir la collection d'estampes consignée dans leur guide d'entretien fait remonter à la surface, ma surface, les souvenirs comme autant de bulles de champagne. Quelle joie!

La magie d'internet aidant, je le reconnais, sans modestie, je les ai toutes eues, à défaut de les avoir possédées. Les Alfa Romeo GTV6, Lotus Esprit, Lancia Beta Scorpion, BMW 635Csi, Jaguar E-type, une Renault 17 Gordini et autres voitures des années 60-70 meublent mon écran d'ordinateur. Et sur le vôtre, on retrouve...? Une Javelin? Une Triumph? Ou une Celica? Quelle importance, si elles sont précieuses à vos yeux!

Cette envie de la voiture des autres doit demeurer virtuelle toutefois. J'en ai fait l'amère expérience il y a quelques jours en allant à la rencontre de deux italiennes. La première, un amour de jeunesse, était inscrite sur un site internet avec la mention «Bellisima». Pas de prix. Seulement une invitation: «À voir». Une fois n'est pas coutume, je n'ai pas su résister à perdre mon temps... La «Bellisima» en question se trouvait garée dans le champ de son propriétaire... Au loin, elle semblait avoir tous ses morceaux. Trop excité sans doute, j'avais oublié que j'étais myope. De près, c'est moins joli. Le pare-brise n'était pas suffisamment sale pour masquer la crevasse qui lézardait le tableau de bord. «D'accord, d'accord, mais le moteur tourne mon cher monsieur, mais hélas vous ne pourrez l'entendre aujourd'hui, car la batterie est morte», ajoute-t-il en soulevant le capot de l'arrière à l'avant. En voulant jeter un coup d'oeil aux magnifiques couvre-culasses embossés d'une signature gravée en toutes lettres en rouge, j'appuie mes pouces contre l'aile avant droite qui s'enfoncent aussitôt dans la carrosserie. Oups! On referme. C'est gentil, mais la version biodégradable ne figurait pas parmi mes rêves.

La deuxième italienne avait bien meilleure mine. «Je ne vous cacherai pas qu'elle a été complètement retapée», a dit fièrement son propriétaire. Et d'ajouter «elle a été accidentée et doit faire l'objet d'une inspection de la Société de l'assurance automobile du Québec. Elle va passer sans problème, ne vous inquiétez pas.» C'est fou, mais je n'en suis pas si certain. Les clignotants ne fonctionnent pas, le ressort avant droit est cassé et la bande de roulement des pneus est aussi lisse qu'un galet. On arrête ici, ma calculette personnelle surchauffe.

Bien sûr, à moins de consentir à y mettre le prix, je ne retrouve jamais la voiture des autres dans son état original, telle que je l'ai aimée. Qu'importe. Elles me font, toutes, toujours frémir de désir et brûler de passion. Pas vous? Peut-être bien. Ne sommes-nous pas tous des amoureux de belles autos?

UN PEU DE COMPÉTITION

C'est bien connu, la compétition donne du teint. À compter de 2014, Porsche effectuera un retour au Mans dans la catégorie reine (LMP1) où s'affrontent déjà Audi et Peugeot. Enfin, une bouffée d'air frais.

TOUT LE MONDE DESCEND

«Small is beautiful» disent les Anglais. Pour preuve, tous les constructeurs spécialisés descendent en gamme. Après le X1 de BMW, le Q3 d'Audi et le GLC de Mercedes, au tour de Volvo de confirmer son intention d'offrir un multisegment de taille compacte: le XC30. Celui-ci fera son entrée sur le marché en 2013.

Photo archives AFP