BILLET Nostalgie saisonnière... vivement le mois de mars!

Février arrive demain. Je déteste le mois de février, pas vous? Après l'euphorie des salons automobiles de Detroit et de Montréal, on ressent inévitablement un vide. Une langueur que les salons de Chicago et de Toronto - présentés en février - ne parviennent pas à chasser. Pour ajouter à cette dépression passagère, tout le paysage automobile s'enlaidit en cette période de l'année. On ne voit que des autos sales grimpées sur des - petites - roues en acier, des espaces de stationnement mal déneigés, des automobilistes au bord de la crise de nerfs.

Le mois de février se révèle aussi une période propice pour cultiver une certaine nostalgie. Pour se rappeler les valses improvisées de nos autos à roues arrière motrices dans la neige ou encore l'antique «citron» de nos parents; les voitures anglaises de nos copains plus âgés et plus fortunés; le premier cabriolet qui nous a fait prendre un coup de soleil sur la tête; les voitures réputées de sport qui n'accéléraient pourtant pas plus vite qu'une sous-compacte 2011; les familiales placardées de faux bois; les Cadillac dégoulinantes de chrome qui, à l'époque, constituait un signe de réussite sociale; les voitures dites de pépères acquises l'âge venant. Au total, plusieurs dizaines de toutes marques, de toutes couleurs, de toutes formes, plus différenciées encore qu'aujourd'hui.

C'était aussi l'époque des capots longs comme des jours de pluie; des premières capotes électriques qui refusaient de se relever sous l'orage; des véhicules d'occasion qui tombaient en panne dès qu'ils posaient les roues sur les chemins de campagne (parfois, c'était fait exprès...); de la banquette «pleine largeur»; du sélecteur de vitesses grimpé sur la colonne de direction quand ce n'était pas carrément sur le tableau de bord (Renault 5 L).

Je me souviens aussi qu'à l'époque de mes débuts au volant, on ne roulait jamais très longtemps: les moteurs asthmatiques pompaient l'huile, les radiateurs suffoquaient, les pneus crevaient, les batteries réclamaient d'être désaltérées. L'essence coûtait peu et on n'avait le choix qu'entre le «jaune» et le «rouge». On faisait nos propres vidanges d'huile au-dessus des puisards et on balançait nos filtres usés à la poubelle. Dans les stations-service, on bichonnait les mécaniques, on remplaçait les fils du cap de distributeur par des jaunes ou des rouges pour mettre un peu plus de couleur. Le catalogue de Canadian Tire avait remplacé celui d'Eaton après Noël. On rêvait de décalques, de dés en peluche - surtout si maman n'avait pas conservé nos premières bottines de bébé.

Il n'y avait aucune obligation de la boucler (la ceinture). Les radars photo n'existaient pas. Les petits bonhommes verts non plus. Les cyclistes respectaient les feux rouges, les motocyclistes roulaient modérément vite et on n'intimidait pas les autres usagers de la route, trop heureux que nous étions à goûter cette indépendance pas encore qualifiée de citoyenne, mais réelle, sans limites et sans limitation. Que de changements! Vivement le mois de mars.

Le chiffre à retenir: 49

Porsche laisse écouler en moyenne 49 jours entre le dévoilement de nouvelles livrées de sa 911. Pour vérifier cette statistique, soulignons que la dernière déclinaison remonte au 25 janvier avec la présentation de la 911 Black Edition, laquelle sera produite à 1911 unités. La prochaine est donc attendue autour du 15 mars.

Petite colle

Combien y avait-il de décalques de crocodiles sur le concept Citroen Lacoste présenté au dernier Mondial de l'auto à Paris? Réponse: 357.

Douce revanche

Carlos Ghosn, président et chef de la direction de l'Alliance Renault-Nissan, retrouve le sourire. «Sa» Leaf vient d'être sacrée Voiture européenne de l'année. Voilà de quoi rassurer le patron qui, selon certaines sources, ne s'explique toujours pas pourquoi «sa» première voiture électrique de grande série a été battue sur le fil par la Chevrolet Volt au Green Car of the Year et au North American Car of the Year.