On raconte que l'idée a été repiquée aux grandes chaînes hôtelières qui ont été les premières à utiliser - à grande échelle - des cartes magnétiques pour ouvrir les portes des chambres. Dès lors, pourquoi ne pas en faire autant avec les portières de voiture?

On raconte que l'idée a été repiquée aux grandes chaînes hôtelières qui ont été les premières à utiliser - à grande échelle - des cartes magnétiques pour ouvrir les portes des chambres. Dès lors, pourquoi ne pas en faire autant avec les portières de voiture?

La clé électronique est née du désir des constructeurs (et de leurs clients) de se démarquer du voisin. Chez les spécialistes de la mise en marché, on appelle cela le facteur de différenciation. Une innovation pratique et immédiatement visible par le consommateur qui voit en elle une plus-value.

La «carte» de contact qui ouvre les portes et démarre le moteur de plusieurs véhicules est légèrement plus épaisse qu'une carte bancaire et conséquemment s'insère difficilement dans un portefeuille. Mais ça viendra. S'il est encore possible de l'oublier sur le comptoir de la cuisine, reste que vous ne la maudirez plus de se cacher au fond de votre poche ou de votre sac à main puisque tant et aussi longtemps qu'elle vous accompagne, elle déverrouillera à distance les serrures de l'auto. À votre approche, la voiture vous reconnaît; vous n'avez qu'à poser la main sur la poignée pour qu'elle se déverrouille. Puis, dès que vous vous éloignez, elle se verrouille toute seule. Pas d'inquiétude si la pile qui anime ce nouveau sésame tombe raide morte: une clé de secours niche à l'intérieur de la carte magnétique.

Malgré son intelligence, même artificielle, la clé électronique a connu des débuts difficiles. Parfois elle devenait muette à l'approche d'un aéroport ou d'une ligne à haute tension. Il lui est également arrivé de ne pas être en mesure de «communiquer» avec l'ordinateur central donnant ainsi quelques sueurs froides aux automobilistes. Des problèmes qui ont tous trouvé une solution même s'il arrive que le véhicule ne localise pas la carte de démarrage en temps voulu. Un problème dû apparemment au balayage imparfait des antennes de détection actuellement utilisées.

La carte magnétique se généralise et bonne nouvelle son coût de développement (et de remplacement) ne représente plus un obstacle. Cette clé «magique», Mercedes a été la première à la proposer, il y a de cela sept ans. Connue sous le patronyme «Keyless Go», cette innovation venue de Stuttgart fit rapidement des émules. Aujourd'hui, Nissan, Mazda et même Hyundai, pour ne nommer que ces trois constructeurs «généralistes», ont jeté les clés de certains de leurs modèles sans même exiger du consommateur un déboursé additionnel. Les autres suivront, y compris Ford qui pour l'heure s'entête toujours à imposer, sur certains de ses véhicules, son inélégant et archaïque «clavier» numéroté.

Pour démarrer le véhicule, chaque constructeur y va de son approche. Certains invitent à glisser la carte dans un lecteur, d'autres pas. Certains conservent le barillet de contact et lui greffent un embout de plastique pour singer la présence d'une clé, d'autres vous invitent à appuyer sur un bouton pour la mise à feu du mélange air essence. Une question de culture sans doute.

D'accord c'est n'est LA grande révolution, mais reste qu'une - courte - période d'acclimatation est nécessaire. À l'usage, on réalise que cette technologie est plutôt pratique, surtout qu'elle nous permet d'ouvrir la portière d'une main et de retenir votre Émile (ou est-ce Émilie?) de l'autre. Elle libère les mains, mais pas toujours l'esprit car sa petite taille nous fait craindre de l'égarer. Peut-on lui greffer un avertisseur sonore ou lumineux?

Outre quelques dysfonctionnements momentanés et la crainte de l'égarer, reste la difficulté de la remplacer. Avec la clé traditionnelle, il n'y avait pas de problème, le quincaillier du coin était toujours partant pour vous la dupliquer autant de fois que vous le désirez, même si vous n'en étiez pas le propriétaire....

Avec la clé électronique, c'est plus complexe. Même le concessionnaire ne peut vous venir en aide. La clé n'est livrée que sur commande. Le délai est plus long, mais la sécurité (en cas de vol) est accrue, même si cela ne se traduit pas - hélas - par une diminution de nos primes d'assurances. L'important est que son coût de remplacement ne cesse de dégringoler, mais jamais assez pour rivaliser avec celle d'une clé «normale».

La clé traditionnelle vit ses dernières années. Elle sera progressivement éliminée au profit de cette clé plus intelligente. Certaines d'entre elles ont déjà un QI plus élevé que d'autres pour leur permettre de mémoriser des dizaines d'informations supplémentaires comme les réglages de votre baquet ou encore la position des rétroviseurs. Les possibilités sont infinies.

Il lui sera possible d'intégrer non seulement le carnet de santé de votre auto (kilométrage, pression des pneus, contrôle antipollution, etc.), mais le vôtre également (allergies, problèmes cardiaques, etc.).

Ces informations seront alors automatiquement transmises, en cas d'accident, à une centrale de secours. Le personnel d'intervention médical aura ainsi accès à votre dossier et pourra alors intervenir plus rapidement, plus efficacement et de manière plus sûre. On croit rêver. Pourtant, on a les yeux grands ouverts.

En voie de disparition

La clé de contact traditionnelle n'est pas la seule pièce menacée. La roue de secours l'est tout autant. Plusieurs constructeurs l'abandonnent au profit d'une bombe anti-crevaison dans le but d'aménager de nouveaux rangements à bord ou tout simplement pour mieux répartir les masses.