Les trikes sont réapparus sur nos routes à la fin des années 90, après une longue absence créée par la fin du légendaire Servi-Car, modèle créé par Harley-Davidson en 1932 et qui a été produit jusqu'en 1973.

Les trikes sont réapparus sur nos routes à la fin des années 90, après une longue absence créée par la fin du légendaire Servi-Car, modèle créé par Harley-Davidson en 1932 et qui a été produit jusqu'en 1973.

Aujourd'hui, par contre, ce ne sont plus les manufacturiers qui proposent les trikes mais plutôt des entreprises indépendantes comme California Side Car, D.F.T., Lehman et Motortrike qui offrent des ensembles de conversion destinés à certains types de motos. On se charge d'enlever le différentiel existant de la moto, de même que la roue et le bras oscillant. On y ajoute un nouveau différentiel, de nouveaux freins et une nouvelle suspension. L'opération ne commande aucune soudure, il est donc tout à fait possible de remettre la moto sur ses deux roues, au besoin.

Selon les modèles, la transformation coûte entre 15 000$ et 20 000$ et ajoute environ 135 kilos à la masse totale de la moto. Certains vont toutefois décider d'acheter une moto déjà convertie, ce qui nécessite alors un débours qui peut aller jusqu'à 50 000$ pour les trikes les plus cossus.

Toutes les motos ne se prêtent toutefois pas à la conversion. L'opération est réservée aux gros customs et aux grosses motos de tourisme. Il vaut donc mieux s'informer avant d'acheter sa moto si on a dans l'idée d'éventuellement la convertir.

Pour baby-boomers

Il ne faut pas être un grand démographe pour comprendre que le regain de popularité de la moto à trois roues correspond avec le départ à la retraite des premiers baby-boomers. « La moyenne d'âge des acheteurs de trikes oscille entre 50 à 60 ans, explique Keith McCarthy, responsable des trikes chez Goulet Moto Sport, à Sainte-Thérèse. Plus souvent qu'autrement, il s'agit de conducteurs qui n'ont jamais fait de moto et qui choisissent le trike par question de sécurité.

La sécurité est très certainement la motivation centrale dans l'achat d'une moto à trois roues, même si certains aficionados raffolent du look de ces gros tricycles. Certains trikes ont même été adaptés pour des personnes avec des handicaps. «Pour des gens qui ont des limitations physiques, un gros Goldwing sur un coin de rue, c'est pesant», reconnaît M. McCarthy. La conduite du trike nécessite une courte période d'adaptation, surtout pour les motocyclistes. Évidemment, impossible de pencher l'engin dans les courbes. Ce qui n'affecte pas sa tenue de route, du moins pour un motocycliste moyen.

«La moto ne s'incline plus, mais ça n'a rien à voir avec les anciens VTT à trois roues, qui capotaient tout le temps», explique Marion Lépine, copropriétaire des Produits Denray, de Deschambault. «Les trikes peuvent supporter une pression de 1,6 G dans les courbes. Je suis déjà entré à 120 km/h dans un virage en épingle. D'ailleurs, je suis prêt à lancer un défi à quiconque voudrait me suivre dans n'importe quelle courbe avec une moto de tourisme», ajoute M. Lépine.

Mais on ne parle évidemment pas de machine de performances et ce n'est absolument pas le but visé. Ce que l'on veut, c'est de retrouver le plaisir de la moto, avec l'appui sécurisant des deux roues arrière. «Beaucoup de gens qui ont fait de la moto et qui ont par la suite succombé à la mode des voitures décapotables aiment franchement mieux l'expérience du trike», soutient M. Lépine.

« Il y a sept ou huit ans, quand on a sorti nos premiers modèles dans les expositions de moto, il y avait des gens qui raient de nous. Maintenant, les gens nous cherchent. Le trike est devenu sérieux, c'est une option parfaitement envisageable», conclut Keith McCarthy.