Chambly, 1994. Jean-Paul Jodoin, de Montréal, rencontre Jacques Parent, propriétaire d'une belle Volvo 122S 1967. Cette voiture étant identique à celle que Jodoin avait possédée plusieurs années auparavant, les deux hommes en ont long à se raconter. Jean-Paul Jodoin, tombé dans la potion magique de l'automobile quand il était petit, a toujours possédé des voitures typées. À preuve, en 1968, il achète une Volvo P142S flambant neuve. Plus tard, on le retrouve avec une autre Volvo, une très rare 123GT, suivie de la 122S dont il gardera un souvenir impérissable.

Chambly, 1994. Jean-Paul Jodoin, de Montréal, rencontre Jacques Parent, propriétaire d'une belle Volvo 122S 1967. Cette voiture étant identique à celle que Jodoin avait possédée plusieurs années auparavant, les deux hommes en ont long à se raconter. Jean-Paul Jodoin, tombé dans la potion magique de l'automobile quand il était petit, a toujours possédé des voitures typées. À preuve, en 1968, il achète une Volvo P142S flambant neuve. Plus tard, on le retrouve avec une autre Volvo, une très rare 123GT, suivie de la 122S dont il gardera un souvenir impérissable.

Jean-Paul Jodoin sait apprécier la finesse de ces véhicules suédois qui, à l'instar des produits européens, proposent un style distinctif, une vitesse de pointe élevée, une tenue de route supérieure et, enfin, un freinage à la hauteur. Entre deux Volvo, il lui est cependant arrivé de tâter de l'américaine musclée.

Fidèle collectionneur du Guide de l'auto (il possède tous les exemplaires depuis 1967) et camionneur de son métier, Jean-Paul se souvient d'avoir déjà fait du «drag» à Napierville avec sa 122S. Même après plusieurs départs à 6500 tours/minute, l'embrayage n'a jamais démontré de signes de faiblesse, preuve de la robustesse des produits Volvo. On n'est donc guère surpris de constater que la Volvo change de mains trois ans après la rencontre Jodoin/Parent.

Bien qu'il existe très peu d'exemplaires de cette voiture au Québec, son actuel propriétaire n'hésite pas à parcourir entre 2000 et 3000 kilomètres par année. Le fait qu'elle ait reçu un moteur B20 (2 litres) de 100 chevaux plutôt que le B18 (1,8 litre) de 95 chevaux, ne nuit pas, au contraire.

L'histoire de la Volvo P122S est peu connue. En fait, on pourrait pratiquement parler d'une voiture canadienne puisque, à partir de 1963, c'est à Halifax que les versions destinées à notre pays sont assemblées. Cette usine assemble aussi des 123GT reçues de Suède complètement démontées. La production cesse en 1997 avec la production des S70 et V70.

Au début des années 50, Volvo réalise le potentiel énorme que représentent les États-Unis. En 1956, la marque suédoise présente le prototype d'une voiture abordable, fiable et dotée d'une esthétique agréable. Pour la première fois, Volvo affiche des lignes ponton (les ailes avant et arrière ne sont plus marquées et sont intégrées au dessin de la carrosserie). Dès l'année suivante, c'est le dévoilement de l'Amazon. Le nom Amazon est destiné au marché scandinave alors que, pour le reste de la planète, la voiture prend le nom de P120. Les différentes versions porteront les sigles P121 et P122S (S pour Sport). Curieusement, la 122S apparaît sur le marché plus tôt que la P121 (1958 par rapport à 1961).

En 1959, Volvo offre en équipement de série la ceinture de sécurité à trois points d'ancrage, une première dans l'industrie. L'année suivante, Volvo assomme carrément les visiteurs du Salon de l'auto de Bruxelles en exposant le beau coupé P1800, qui formera un duo télé mémorable avec Roger Moore, alias Simon Templar, alias Le Saint. Les feux de la rampe sont détournés, mais la série P120 continue son petit bonhomme de chemin.

L'année 1964 marque la mise en service d'une superusine à Torslanda, en Suède. La production passe alors en cinquième vitesse, mais ce sont surtout les innovations au chapitre de la sécurité qu'il faut noter. La série P120 reçoit enfin des freins à disque à l'avant, et le constructeur engage des spécialistes pour dessiner les sièges avant. De plus, le prototype d'un siège pour bébé est testé dans certaines voitures. La série 120 reste en production jusqu'en 1967.

Si la plupart des gens ne se souviennent que de la Volvo P1800 de Simon Templar (qui renaît ces jours-ci avec la C30), force est d'admettre que c'est la série P120 qui a permis à Volvo de s'implanter sur le marché mondial et d'assurer ainsi son avenir. Parlant d'avenir et "si la tendance se maintient", nous devrions vous reparler de cette Volvo 122S en 2019. D'ici là, bonne route!

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DANS LE RÉTROVISEUR DE LA VOLVO P122S 1967

Empattement/longueur/largeur (cm): 260/444/162

Poids: 1089kg

Moteur: 4 cyl. en ligne, 1,8L, 95 ch à 5400 tr/min, 108 lb-pi à 3500 tr/min (moteur B18)

Consommation: 9 L/100km

Transmission: manuelle, quatre vitesses

Freins: disques/tambours

Pneus: 6.0 x 15

Production: 9160 unités (1966 et 1967)

Prix 1967: environ 3000$

Valeur 2007: environ 15 000$

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LA MÊME ANNÉE (1967):

» Une année marquante dans l'histoire de la conquête spatiale: trois astronautes américains (Grissom, White et Chaffee) meurent lors d'un incendie à bord de la capsule Apollo 1; décès de l'astronaute russe Vladimir Komarov lors de son retour dans l'atmosphère; la sonde soviétique Vénus IV se pose sur Vénus.

» À l'issue de la guerre des Six Jours avec la Syrie, l'Égypte et la Jordanie, Israël occupe la péninsule du Sinaï, les hauteurs du Golan, la bande de Gaza et la rive ouest du Jourdain.

» En Grèce, le roi Constantin II est déposé par un coup d'État militaire.

» La Chine fait exploser sa première bombe à hydrogène.

» Les violences raciales font rage aux États-Unis, notamment à Detroit, à New York, à Rochester et à Birmingham.

» Expo 67 ouvre ses portes le 24 avril et les ferme le 29 octobre, après avoir reçu 50,3 millions de visiteurs.