Ayant du mal à répondre à la demande et exposé à de possibles répercussions politiques négatives à cause de ses importations du Japon, Toyota pourrait construire jusqu'à cinq nouvelles usines en Amérique du Nord au cours des 10 prochaines années, selon des personnes au courant du projet.

Ayant du mal à répondre à la demande et exposé à de possibles répercussions politiques négatives à cause de ses importations du Japon, Toyota pourrait construire jusqu'à cinq nouvelles usines en Amérique du Nord au cours des 10 prochaines années, selon des personnes au courant du projet.

Le constructeur japonais installera au moins une usine dans le sud-est des États-Unis et une au Mexique, ont dit ces personnes, qui ont requis l'anonymat parce que l'entreprise n'a pas discuté de ce projet en public.

Si Toyota ajoute cinq autres usines à son parc nord-américain, il en portera le nombre à 12, soit à peu près le même nombre que Ford lorsque ce dernier aura terminé sa ronde actuelle de fermetures. Selon les récents investissements de Toyota, la mise en place de cinq usines pourrait créer environ 10000 emplois et coûter 5 milliards US.

«En ce moment, nous procédons à une étude passablement en profondeur pour 2015», a indiqué Jim Lentz, vice-président des ventes américaines de Toyota, qui participe cette semaine au Salon de l'auto de Detroit. Il a refusé de dire si de nouvelles usines seront construites.

Les ventes de Toyota ont fait un bond de 13% aux États-Unis l'an dernier, à 2,54 millions de véhicules, propulsant ses parts de marché à 15,4%, un record, comparativement à 13,3% l'année précédente. Toyota a ainsi ravi à DaimlerChrysler la troisième place au chapitre des ventes aux États-Unis derrière General Motors et Ford. L'entreprise japonaise pourrait dépasser GM cette année à titre de premier constructeur d'automobiles au monde.

L'an dernier, la capacité de fabrication de Toyota aux États-Unis était de 1,5 million de véhicules et l'entreprise a importé 1,18 million d'autos et de camions du Japon pour répondre à la demande. Ces importations ont fracassé le record de 20 ans de Toyota et elles ont formé 46% des ventes aux États-Unis.

Irv Miller, vice-président des communications de la division des ventes américaines, a refusé de fournir des détails sur la planification de la compagnie.

«Étudions-nous la possibilité de nouvelle capacité? Bien sûr», a dit M. Miller, ajoutant que le «marché déterminera» combien d'usines seront construites.

Les certificats de titre en dépôt américains de Toyota ont gagné 37 cents US, à 129,80$US hier, en début d'après-midi à la Bourse de New York. Jusqu'à mercredi dernier, ils s'étaient appréciés de 23% au cours des 12 derniers mois. Pendant la même période, le titre de GM a gagné 39% alors que celui de Ford a perdu 12%.

Les inquiétudes des patrons de Toyota suscitées par les critiques touchant le nombre croissant d'importations d'autos fabriquées au Japon alimentent en eux un sentiment d'urgence en ce qui concerne les projets de production, ont dit les personnes au courant du dossier.

Elles ont ajouté que Toyota veut aussi limiter son exposition aux fluctuations des changes par rapport au yen en construisant plus de véhicules là où ils sont vendus.