Voici le prototype RAK-e de voiture électrique urbaine rapide présentée par Opel au Salon de l'auto de Francfort. Ne la regardez pas distraitement comme la moitié des concepts de Salons de l'auto, qui ont 99,99 % des chances d'être tablettés.

Mardi matin, la première chose que le patron d'Opel, Karl-Friedrich Stracke, a dit du RAK-e après l'avoir qualifié de «cool», c'est qu'il a «du potentiel de production» .

On n'est pas dans le cerveau de Stracke, mais on pense que Opel (filiale à 100% de GM) a plusieurs raisons d'aimer le RAK-e: 1) ce biplace en matériaux recyclables coûterait une fraction du prix de la Chevrolet Volt et de l'Opel Ampera et permettrait d'offrir une alternative économique à la jeunesse urbaine hyper-sensibilisée aux questions écologiques. 2) Il serait un débouché supplémentaire immédiat permettant de rentabiliser la technologie électrique du système Voltec (en taille réduite), qui a coûté un bras à GM. 3) Face aux coûts de production élevés des batteries au lithium-ion, fabriquer une mini-auto électrique est une solution meilleure qu'attendre la baisse du prix des batteries. 4) Dans certaines juridictions européennes, le RAK-e bridé à 45 km/h pourrait être conduit par les jeunes de 16 ans avec un permis restreint.

Mais dans ses versions pour adulte, le RAK-e ne serait pas une voiturette de golf glorifiée. Il pèse un tiers d'une sous-compacte, mais peut rouler à 120 km/h en toute sécurité, dit Opel, qui dit avoir délibérément évité les matériaux composites ultralégers, mais ultra-chers, pour rendre la voiture économiquement viable.

La filiale allemande de GM vise résolument les jeunes, mais le RAK-e pourrait intéresser bien des adultes quand le prix de l'essence va se mettre à remonter : ses besoins en énergie sont 10 fois moindres que celle d'une sous-compacte à moteur conventionnel et ses coûts d'utilisation seraient de 1 euro par 100 km.

Si on convertit pour le Canada, c'est 1,35 $ par 100 km aux tarifs électriques usuraires pratiqués en Europe. Ou comme dirait votre grand-père, c'est un brin plus que deux piastres aux 100 milles.





Raketenwagen

Pour ceux qui s'intéressent à l'histoire et à l'étymologie automobiles, Opel indique que le nom RAK-e est un clin d'oeil à un prototype d'auto à réaction expérimentale et publicitaire conçue en 1928 par Fritz von Opel, petit-fils du fondateur Adam Opel. La RAK 2 propulsée par 24 roquettes avait atteint 228 km/h. RAK est l'abréviation du mot allemand Raketenwagen (auto à roquettes), a dit à La Presse Peter Vos, d'Opel.

Opel n'a pas jugé utile d'ajouter que la série des véhicules expérimentaux RAK de Opel a pris fin l'année suivante quand le RAK 4, un véhicule sur rails, a explosé. Le RAK 3 avait pris le clos et avait également été détruit.

Le RAK-e:

Longueur: 3 m

Hauteur: 119 cm

Temps de charge sur une prise 240 V : 3 heures (équivalent à 0,6 litre d'essence)

Recharge alternative: Panneau solaire de 5 mètres carrés (temps non spécifié)

Autonomie: 100 km

Poids: 380 kg (838 lbs)

Puissance continue: 10.5 kW (14 chevaux)

Puissance de pointe: 36.5 kW (49 chevaux);

Capacité utilisable de la batterie: 5 kWh

Photo fournie par Opel

RAK est l'abréviation du mot allemand Raketenwagen (auto à roquettes), a dit à La Presse Peter Vos, d'Opel.