Sofia Vergara, star de la série télévisée Modern Family, a brisé le silence concernant la bataille juridique qu'elle mène face à son ex-petit ami autour du contrôle d'embryons congelés lorsqu'ils étaient ensemble.

Lors d'une interview lundi à l'émission de radio Howard Stern Show, la sculpturale américano-colombienne de 42 ans a expliqué qu'elle faisait «ce qui est juste» en refusant d'accorder les embryons à son ancien petit ami âgé de 39 ans, l'homme d'affaires Nick Loeb.

Ce dernier avait signé en novembre 2013 un accord avec l'actrice de télévision la mieux payée des États-Unis, avant qu'ils n'entament un processus de fécondation in vitro. Ce contrat stipulait que ces embryons ne pouvaient être utilisés sans leur accord à tous les deux.

Mais, désormais séparés, M. Loeb poursuit la comédienne pour avoir la tutelle de ces embryons - conservés dans une clinique de Floride - affirmant que leur accord ne précisait pas clairement ce qu'il en adviendrait en cas de séparation.

Un enfant a besoin de «plus qu'une mère, il a besoin d'une relation aimante entre des parents qui s'entendent bien, pas qui se détestent», a fait valoir la comédienne.

Elle est actuellement en pleine tournée promotionnelle aux États-Unis pour le film Hot Pursuit, son premier grand rôle au cinéma, qu'elle a coproduit avec Reese Witherspoon qui partage l'affiche avec elle.

«Il aurait dû le prendre plus sérieusement avant, comme moi je l'ai fait», a-t-elle argumenté. «Il ne peut pas revenir comme ça, un an après, et changer les termes» de l'accord.

La pulpeuse actrice au large sourire est séparée de Nick Loeb depuis un an, et s'est fiancée à l'acteur Joe Manganiello fin 2014. Elle a déjà un fils adulte, Manolo.

«Incohérence» de Loeb

La comédienne était, selon le magazine Forbes, l'actrice la mieux payée du monde l'an dernier avec des revenus estimés à 37 millions de dollars.

Outre ses cachets d'actrice et ses contrats publicitaires pour des produits de beauté ou des shampooing, elle est aussi une redoutable femme d'affaires. Elle a lancé sa société d'agents de représentation d'artistes latinos aux États-Unis, et collabore les hypermarchés Kmart, les bijoux Kay, etc.

De son côté, M. Loeb avait donné sa version de leur litige la semaine dernière dans une tribune parue dans le New York Times.

«Une femme a le droit de mener une grossesse à son terme même si l'homme est contre. Est-ce qu'un homme qui veut assumer toutes les responsabilités parentales n'aurait pas le droit également de mener ses embryons à terme même si la femme est contre?», a-t-il interrogé dans cette tribune.

«Ces questions, contrairement à l'avortement, n'ont rien à voir avec les droits d'une personne sur son propre corps mais avec le droit d'un parent de protéger la vie de son enfant à naître».

Son avocat Abram Moore avait déclaré au magazine People en avril que M. Loeb avait été «forcé» d'engager des poursuites en 2013 contre Sofia Vergara lorsqu'il s'est avéré impossible de trouver un terrain d'entente.

«J'ai toujours cru que la vie commençait au moment de la fécondation et que chaque embryon est une vie en chemin vers la naissance», déclarait Nick Loeb dans le même communiqué.

Celia Fisher, professeur d'éthique à l'université de Fordham, a expliqué à l'AFP que les arguments de M. Loeb ne tenaient pas car, selon elle, il a écrit dans sa tribune au New York Times qu'il avait «l'intention d'avoir d'autres enfants biologiques» et n'est donc pas «privé» de ses droits à la paternité biologique.

Elle a aussi souligné une «incohérence» car il a signé un contrat pour garder les embryons congelés si l'un des partenaires ne voulait pas les mener à terme, avant de mettre en avant des opinions religieuses pour plaider en faveur de leur décongélation contre l'avis de son ex-compagne.

Jodi Jacobson, présidente du site d'informations sur la justice reproductive RHRealitycheck.org, a fait valoir que Nick Loeb «essaie de faire machine arrière sur un accord qu'il a signé», mais «légalement je ne pense pas que son dossier soit solide».