Le chanteur des Rolling Stones Mick Jagger, au déhanché mythique, fête vendredi son 70e anniversaire et continue à déchaîner les foules lors de ses rares apparitions sur scène, même s'il n'incarne plus vraiment le «mauvais garçon» du rock.

Tout de noir vêtu sous des vestes scintillantes, Mick Jagger s'est ainsi trémoussé pendant plus de deux heures le 14 juillet sur une scène de Hyde Park à Londres, devant une foule conquise de plus de 65 000 personnes.

Sans faillir, il a enchaîné les plus grands succès des Rolling Stones parmi lesquels Jumpin' Jack Flash, You Can't Always Get What You Want, Satisfaction ou Sympathy for the Devil.

C'est à l'issue de cet ultime concert de la tournée célébrant les 50 ans de carrière du groupe, qu'il a décidé de fêter, en avance, son anniversaire dans un club privé de Londres, avec ses enfants et quelques amis. Une soirée qui s'est sagement terminée à 1h35 du matin quant elle aurait «duré plusieurs jours dans ses jeunes années», soulignait le Daily Mail.

Moins fêtard, l'ancien amant de Marianne Faithfull et de Carla Bruni, père de sept enfants de quatre femmes différentes - la chanteuse Marsha Hunt, les mannequins Bianca Perez Morena, Jerry Hall et Luciana Morad -, semble également s'être assagi côté coeur. Il est ainsi en couple depuis plus de dix ans avec la styliste L'Wren Scott, de 25 ans sa cadette.

Mais, si l'heure n'est plus aux excès de jeunesse, la retraite n'est pas pour autant d'actualité. Avant de se produire pour la première fois au mythique Festival de Glastonbury, le 30 juin dernier, Jagger a ainsi lancé à la foule: «Si c'est la première fois que vous voyez le groupe, alors il faudra revenir»!

Né le 26 juillet 1943 à Dartford (Kent) dans une famille de la classe moyenne, Michael Jagger est entré en 1961 à la prestigieuse London School of Economics. Mais l'économie l'ennuie vite, il lui préfère déjà le rythm'n blues de Chuck Berry.

Avec son ami d'enfance Keith Richard, puis Bill Wyman et Charlie Watts, il forme les «Rolling Stones». Leur premier 45 tours sort en 1963. Un an plus tard, le guitariste Brian Jones les rejoint.

En 1965, l'album Satisfaction les propulse vers la gloire et une vie de tous les excès qui forgera la légende des «mauvais garçons» du rock anglais, aux antipodes des Beatles arborant cravates et bonnes manières.

La même année, Jagger, Wyman et Jones se font verbaliser pour avoir uriné contre le mur d'un garage. Deux ans plus tard, le chanteur au physique androgyne est condamné à trois mois de prison pour possession de drogue. Sa peine sera finalement suspendue.

Les «Pierres qui roulent» sortent leur dernier grand succès en 1981, avec Start Me Up. Mick Jagger décide alors de voler de ses propres ailes, mais aucun de ses quatre albums solo ne rencontrera le succès escompté.

Dès 1988, il regagne le confortable giron des Rolling Stones, avec lesquels il enregistre de nouveaux albums et effectue plusieurs tournées internationales triomphales... et particulièrement lucratives. Parallèlement, Jagger goûte, avec un succès limité, au métier d'acteur. Il interprète notamment Turner, rock-star recluse dans le film-culte Performance (1970).

Homme d'affaires redoutable et richissime (sa fortune est estimée à 200 millions de livres, selon la liste 2013 des personnes les plus riches du Sunday Times), il se lance également dans la production cinématographique. Il a annoncé cette année vouloir coproduire un biopic sur le chanteur James Brown. En 2003, celui qui déclarait en 1977 «avec la Reine, je suis parmi ce que la Grande-Bretagne fait de mieux», est anobli «pour services rendus à la musique».

Un couronnement paradoxal pour cet anticonformiste qui a suscité l'incompréhension de certains, au premier rang desquels Keith Richard. Dans une interview à la BBC en juin dernier aux allures de bilan, Jagger revenait sur tout ce qu'il aurait aimé faire dans la vie. Homme politique, journaliste, enseignant ou danseur... «Mais je ne suis pas frustré (...). Être un chanteur de rock, c'est assez peu exigeant intellectuellement, mais j'en ai profité au maximum», concluait celui qui rejoint au panthéon des rockers septuagénaires, Paul McCartney qui a soufflé ses 70 bougies l'année dernière.