Il célébrera avec strass et paillettes ses 25 ans de carrière au Métropolis le 14 février. Luc Provost, alias Mado Lamotte, fêtera en reprenant les airs ayant marqué son désormais mythique cabaret montréalais. ABBA, Dalida, Barry Manilow seront donc au rendez-vous tout comme Danse autour de ta sacoche, L'amour est dans l'air et Corps à corps, extraits de Full Mado, l'album lancé en 2010.

«Ça va être un gros party de deux heures, avec des drag-queens, des danseurs et des artistes invitées comme Martine St-Clair, Émilie Bégin, Sylvie Desgroseillers. Il y aura 20 performances et j'en fais 18! C'est un One-Mado-Show, accompagnée de ses meilleurs amis!», explique Luc Provost qui reviendra aussi avec humour sur son parcours, depuis la ruelle de Rosemont où il a donné ses premiers spectacles, jusqu'à la naissance de Mado dans les bars.

«Je fais un rap sur mon enfance: Mado de Rosemont. Il va aussi y avoir une partie «bien-cuit»: Les drag-queens vont se venger pour toutes les fois que je les ai bitchées!», s'amuse-t-il.

Vingt-cinq ans après avoir créé son alter ego de drag-queen pour arrondir ses fins de mois, Luc Provost s'étonne encore de la popularité de son personnage.

«Je ne pensais pas que ça allait aller aussi loin. Dans ma tête, Mado était mon personnage de fin de semaine alors que j'étudiais en théâtre à l'UQAM. Mado est un personnage de théâtre, mais je n'ai jamais voulu la traiter comme une drag-queen puisqu'elle ne fait pas de lipsync, elle parle et fait de l'impro. Je ne pensais pas avoir un jour un cabaret à son nom et une statue au musée Grévin!», s'exclame-t-il.

Si Mado Lamotte puise dans le vécu de Luc Provost, celui-si se sert aussi de son personnage pour lâcher son fou.

«Luc est un curieux, un intellectuel parfois et un épicurien. Ça lui fait aussi du bien de se servir de Mado pour exprimer avec humour ses idées sur le Parti libéral ou Pauline Marois!», précise-t-il.

Confidence

«J'aimerais essayer d'autres choses avec Luc au théâtre. On entendrait dire: «Il est bien bon ce comédien. Ben oui, c'est Luc Provost le gars qui fait Mado!». Quand je serai fatiguée du monde de la nuit, j'aimerais aussi écrire une histoire folle, une sorte de fausse biographie.»

Avec qui changerais-tu de carrière?

J'aimerais être écrivaine alors je changerais avec Michel Tremblay. J'ai adoré la plupart de ses livres et de ses pièces de théâtre et j'ai été marquée par les époques qu'il décrit dans ses histoires parce que j'en ai vécu quelques-unes!

Qu'est-ce qui t'a donné le goût de faire le métier que tu fais aujourd'hui?

Toute petite je faisais des spectacles dans la ruelle derrière chez moi à Rosemont. J'allais sonner chez les voisines pour quêter des bonbons et elles me disaient: «Tu veux des bonbons, fais-nous une chanson.» J'aimais me déguiser, faire le clown. J'ai toujours été la personne qui distrayait les amis, la famille. J'avais la fibre «théâtreuse», il fallait que je fasse de la scène!

Un rôle ou un personnage que tu rêves d'interpréter?

J'aimerais surprendre les gens. J'ai déjà fait à l'époque un petit extrait d'Hosanna de Michel Tremblay. Les gens avaient trouvé ça bon, alors pourquoi pas un personnage très intense, loin de mon univers fou et coloré, plus dans le drame. Peut-être un personnage d'époque, dans un long monologue déprimant!

Le film qui t'a le plus marquée?

Je suis très bébé, j'ai tripé sur la plupart des Walt Disney, mais Aladin est mon préféré! Sinon j'adore Grease, je l'ai vu au moins 75 fois.

Avec qui rêves-tu de travailler?

René Richard Cyr me fascine. Quand je le croise j'ai toujours envie de lui demander un rôle, même pour passer le balai dans Belles-soeurs! Sinon je rêve de chanter La dame en bleu avec Michel Louvain. J'ai grandi avec sa musique. Je l'aime et je le trouve vraiment hot!

Ton plaisir coupable?

Je suis une fan finie d'Hello Kitty. J'ai le grille-pain Hello Kitty à la maison, des tapis et même un tatouage! J'ai honte, mais c'est une belle honte! Elle me rend heureuse: elle n'a pas de bouche et moi j'aime les gens qui ne parlent pas, car je parle pour tout le monde!

Quel serait le titre de ta biographie?

«Que celui qui n'a jamais bitché me lance la première bière!»