Une cour d'appel de Chicago a confirmé jeudi un jugement favorable à la libération de l'un des personnages centraux de Making a Murderer, série documentaire à succès qui a illustré les failles du système judiciaire américain.

Les aveux de Brendan Dassey ont été forcés, a estimé la cour à la majorité de deux juges sur trois.

Ce jeune homme d'aujourd'hui 27 ans et son oncle Steven Avery ont été condamnés à la réclusion à perpétuité en 2007 dans une région côtière du lac Michigan pour l'homicide d'une photographe de 25 ans, Teresa Halbach.

«Hourra!», a réagi sur Twitter Jerome Buting, l'un des avocats convaincus depuis le début de l'innocence des deux prisonniers.

Cette décision de la cour d'appel ouvre la voie à une possible libération de Brendan Dassey, même si le procureur général du Wisconsin a par le passé ardemment combattu cette éventualité. L'État peut aussi décider de rejuger M. Dassey ou faire appel devant la Cour suprême.

Diffusé par Netflix et sorti en décembre 2015, la docu-série Making a Murderer dissèque l'enquête sur le meurtre de Teresa Halbach, en soulevant nombre d'éléments troublants.

La série a lancé un débat national sur les procédures judiciaires aux États-Unis et la culpabilité ou l'innocence des protagonistes.

Pour des millions d'Américains, les deux hommes ont été confondus par des investigations implacables. Pour des millions d'autres, ils ont été l'objet d'une machination ourdie par la police ou le procureur du Wisconsin, qui avaient depuis longtemps la famille Avery dans leur collimateur.

Les défenseurs de Brendan Dassey, qui est doté d'un quotient intellectuel très limité, ont toujours affirmé qu'il avait été poussé à une confession sur des faits imaginaires lors d'un interrogatoire très controversé.

Adolescent à l'époque du meurtre de Mme Halbach, il a également été très mal défendu par un avocat commis d'office.

Après la sortie du documentaire sur Netflix, de nombreux appels à la libération du jeune homme et de son oncle ont été lancés et une pétition a été envoyée sans résultat à la Maison-Blanche pour demander une grâce présidentielle.

Dans une première affaire, Steven Avery avait passé 18 ans derrière les barreaux pour une violente agression sexuelle qu'il n'avait pas commise. Il avait été innocenté par des preuves ADN et libéré de prison en 2003.

Ses ennuis ont recommencé juste au moment où il s'apprêtait à poursuivre devant les tribunaux les responsables de cette erreur judiciaire, ce qui selon ses partisans renforce la thèse du complot contre lui.