Au travail, la Dre Mary Harris est une urgentologue dévouée. Un dévouement qui déborde sur ses temps libres alors qu'elle procure, clandestinement, de l'aide médicale à mourir à des personnes troublées. Ce qui attire vite l'attention de policiers enquêteurs.

Entre compassion et adrénaline, la série Mary Kills People, dans laquelle Caroline Dhavernas tient le premier rôle, propose aussi sa dose de rigolade.

Sérieusement? Oui! Et la comédienne, avec qui La Presse s'est entretenue, trouve ça tout à fait convenable. Parce qu'aborder la mort de front permet de se sentir plus vivant.

Docteure

De la série Off the Map à Hannibal et maintenant Mary Kills People, la comédienne a incarné trois médecins, lui fait-on remarquer. «Ce sont des docteures bien différentes, surtout celle de Hannibal, qui était psychiatre», indique la comédienne québécoise. Celle-ci n'a rien contre le fait d'incarner trois fois le même métier pourvu que le personnage soit riche et ne passe pas son temps à dire «Passez-moi le bistouri» ou à débiter des termes médicaux incompréhensibles. «J'ai eu beaucoup de plaisir à jouer Mary Harris, qui est bourrée de zones grises, de complexités, de contradictions. De plus, on passe peu de temps à l'hôpital. L'histoire se déroule à l'extérieur de celui-ci.»

Compassion

Mary procure-t-elle cette aide par compassion? «Oui, mais on sent bien qu'il y a une raison beaucoup plus personnelle en dessous, dit Caroline Dhavernas. C'est un peu une drogue pour elle. Il s'est passé quelque chose dans sa vie, une blessure intime, qui fait en sorte qu'elle peut comprendre mieux que quiconque pourquoi quelqu'un a le droit de faire ce dernier choix dans une vie. Mais elle fait payer les gens pour donner ce service. On peut, d'un point de vue moral, se poser des questions par rapport à ça. Mary n'est ni toute noire ni toute blanche.»

Comique

Surprise! Dès les premières minutes du premier épisode, la série nous plonge dans une situation hilarante. Mme Dhavernas en apprécie le ton. «On peut penser que le sujet va donner une série super déprimante. Ça ne l'est pas du tout! Il y a beaucoup d'humour, d'adrénaline et de compassion. C'est divertissant tout en étant prenant. Au nombre de fois où je suis allée dans des funérailles... après, j'avais envie de rire, de faire l'amour ou de vivre quelque chose de très intense. Bref, de complètement contraire à ce qui venait de se passer. Les moments intenses et tristes nous rappellent à quel point nous sommes vivants, que ce n'est pas pour longtemps et qu'être en vie est un privilège. Il y a ça dans la série: une énergie vitale qui arrive après ces moments-là.»

La mort

Quel est le rapport de la comédienne à la mort? «Je ne sais pas s'il y a beaucoup d'êtres humains qui peuvent se vanter de ne pas en avoir peur, dit-elle. Il y a tellement d'inconnu. Comme le dit Mary dans le premier épisode, ce n'est pas parce qu'on ne sait pas ce qui va se passer qu'on doit avoir peur. Mais nous, êtres humains, avons tellement de la misère avec l'inconnu et le changement. Je trouve ça bien d'y penser. Il faut y penser et en parler plus souvent parce que ça fait en sorte qu'on va être beaucoup plus dans le moment présent, au lieu d'embarquer dans nos inquiétudes qui, parfois, nous oppressent.»

Aide médicale à mourir

La comédienne est favorable à l'aide médicale à mourir. «Il a été facile de me glisser dans la peau de Mary parce que je n'ai pas eu à me convaincre de la justesse de cette opinion par rapport au débat éthique.» Tournée à Toronto, la série est campée dans une ville nord-américaine anonyme pour des raisons évidentes: le Canada a adopté une loi sur l'aide médicale à mourir alors que les États-Unis en sont encore loin. «Évidemment, c'était plus intéressant pour l'histoire que ce soit illégal, poursuit la comédienne. Parce qu'on peut s'imaginer qu'à un moment donné, Mary va être dans le trouble!»

Projets

Outre Mary Kills People (mercredi à 21 h sur Global et globaltv.com), on peut voir la comédienne dans Blue Moon (saison 1 sur Addik et saison 2 sur Club Illico). L'été prochain, elle sera du film De père en flic 2 et à l'automne, dans Hochelaga, terre des âmes. Elle est aussi fière d'être, depuis mai 2016, porte-parole de l'organisme Passages dans Hochelaga-Maisonneuve. «Cet organisme vient en aide aux jeunes femmes de 18 à 30 ans en difficulté, dit-elle. J'aime beaucoup son approche globale où les filles qui ont besoin de faire une pause sont accueillies sans être jugées.»

PHOTO FOURNIE PAR GLOBAL, LA PRESSE CANADIENNE

L'héroïne de Mary Kills People est le troisième médecin que Caroline Dhavernas incarne à la télé. «J'ai eu beaucoup de plaisir à jouer Mary Harris, qui est bourrée de zones grises, de complexités, de contradictions», affirme la comédienne.