Voilà, une autre année s'achève et la télévision n'a pas failli à sa tâche de nous divertir tout en retransmettant les événements qui ont marqué la vie des Québécois et francophones du Canada. Malgré les restrictions budgétaires auxquelles les réseaux de télé n'échappent pas, tous ont tenté de faire plus avec moins.

L'année commençait à peine que nous perdions Suzanne Lapointe, la complice de Gilles Latulippe, décédé quelques mois avant elle. Toujours en janvier, on saluait le retour de Claude Meunier dans le Ti-Mé Show à Radio-Canada où il mène des entrevues à sa manière.

Avec le printemps revient Jean-Luc Mongrain au petit écran; il fera équipe avec Pénélope McQuade (Radio-Canada) à bord de l'émission dominicale où incidemment, Joël Legendre refaisait surface après une absence involontaire à la suite une mésaventure qu'il tenait à expliquer. Cette mésaventure lui a d'ailleurs valu d'être exclu du prochain Bye Bye, au grand regret de son ami et producteur, Louis Morissette.

Et par un beau jour de la mi-août, le Québec assistait au très médiatisé mariage Julie Snyder-Pierre Karl Péladeau, auquel artistes et politiciens furent conviés.

Quand l'automne arriva

Puis, vivement l'automne pour retrouver les téléromans qui nous accompagnent tout l'hiver avec leurs histoires heureuses, drôles ou tristes et qui parfois, peuvent ressembler aux nôtres. À ce chapitre, avec les O'Hara (TVA) qui ont du mal à s'en remettre, tout le Québec a vécu et pleuré la perte de Kathleen (Maxim Roy), morte l'hiver dernier, d'une balle qui ne lui était pas destinée.

À Unité 9 (Radio-Canada), plusieurs téléspectateurs ont désapprouvé le changement d'attitude de Marie Lamontagne (Guylaine Tremblay) devenue agressive, cassante, désabusée après la mort de ses enfants. On la préférait combative, généreuse, forte.

Et quelle ne fut pas la surprise et la déception des adeptes de Nouvelle Adresse (Radio-Canada) quand on a mis abruptement fin à la série le 23 novembre dernier, alors que personne ne s'y attendait: Richard Blaimert, l'auteur, craignait qu'une quatrième saison soit superflue.

En revanche, Boomerang (TVA) - avec Catherine-Anne Toupin, l'auteure et comédienne de cette nouvelle série, et Antoine Bertrand, son conjoint aussi dans la vie - nous a présenté un couple qui, à la suite de l'échec de son entreprise, a dû s'installer dans le sous-sol des parents de Karine. L'émission a séduit le public dès le premier épisode.

Évidemment, les émissions-vedettes Le Banquier, La Voix et Tout le monde en parle ont continué à faire recette auprès des téléspectateurs qui demeurent fidèles d'année en année.

Les documentaires qui parlent de nous

Le public a grandement apprécié les documentaires de Claire Lamarche sur les TDAH, les Écoles à l'examen, les Soins intensifs (TQc), et sur l'oeuvre du pédiatre Gilles Julien en milieu défavorisé (Radio-Canada).

Vouée en bonne partie aux documentaires, Télé-Québec a été prolifique cette année en présentant, entre autres, la série De garde 24/7, qui nous a permis de suivre le quotidien de médecins affectés à l'urgence et de prendre la mesure de leurs responsabilités et de leur stress. Il a aussi été question du Don d'organes: la vie continue, de L'amour au temps du numérique et de L'identité québécoise (propos de différentes personnalités recueillis par Bernard Derome), pour ne nommer que ceux-là.

Puis la terreur s'installe

Dès janvier, à Paris, les terroristes marquaient l'année d'un premier assaut au Charlie Hebdo, journal hebdomadaire humoristique, y faisant 12 morts, suivis de plusieurs autres dans un marché casher peu de temps après. Il fut suivi en novembre de l'attentat au Bataclan, salle de spectacle parisienne, causant la mort de 130 personnes.

Tout récemment, un couple de terroristes, parents d'un bébé de six mois, n'a pas hésité à abattre 14 personnes dans un centre pour personnes déficientes intellectuelles à San Bernardino, aux États-Unis, pour ne citer que les cas les plus médiatisés, car la liste des attaques terroristes est longue en 2015 et les images désolantes de ces tueries sauvages ne cessent de défiler à la télévision.

L'inattendu

Durant 79 jours, la télévision a suivi les chefs de partis lors de la campagne électorale de 2015, la plus longue de l'histoire du Canada. Alors qu'on prédisait la victoire de l'un et l'autre, c'est Justin Trudeau qui, contre toute attente, a été élu premier ministre du Canada, celui dont on ne soupçonnait pas le pouvoir et le magnétisme.

Presque en même temps, l'émission Enquête (Radio-Canada) lève le voile sur le scandale des femmes autochtones qui subissent de la violence, des agressions sexuelles ou qui disparaissent sans laisser de trace et sans que les autorités n'aient entrepris d'enquêter pour savoir ce qu'elles sont devenues.

Enfin, Isabelle Richer, journaliste à Enquête (Radio-Canada), après avoir été frappée par un camion alors qu'elle circulait à vélo, a frôlé la mort. Plongée dans le coma, le Québec a craint pour sa vie. Souffrant d'une pneumonie, d'un traumatisme crânien et de fractures cervicales, on comprend que la «miraculée» aura besoin d'une longue convalescence. On redoutait le pire pour Isabelle Richer, mais elle déjoue les plus sombres pronostics.