«Basé sur The Colorado Kid de Stephen King»: la ligne est vendeuse. Elle n'est pas fausse, le maître de l'horreur a publié une nouvelle portant ce titre et dès les premiers épisodes de Haven (13 épisodes, en anglais et en français), il sera question de ce mystère irrésolu: qui a tué le Colorado Kid? Un mystère qui date d'il y a plus de 25 ans et fait donc partie du passé de ce village fictif du Maine dans lequel King s'amuse parfois. Mais là où son texte était à forte saveur policière, la série développée par Sam Ernst et Jim Dunn donne davantage dans le surnaturel. En fait, le résultat est plus typiquement «kingsien» que la nouvelle ne l'était.

Bienvenue, donc, à Haven. Officiellement sis dans le Maine, en bordure de l'Atlantique. En réalité, Halifax. Ce village d'apparence ordinaire, on le découvre à travers les yeux d'Audrey Parker, une agente du FBI envoyée là pour mettre la main sur un fugitif. Et qui décide d'y rester parce qu'il y a du Fox Mulder en elle - penseront les amateurs des X-Files: ouverte d'esprit, elle n'a aucun problème avec les phénomènes inexplicables. Or il se trouve qu'il y en a en quantité à Haven.

Les gens de la place appellent ça «les Troubles» et cela affecte plusieurs d'entre eux. Ici, quelqu'un contrôle le temps qu'il fait. Là, des hommes se mettent à vieillir à la vitesse grand V. Un peu plus loin, les patients d'une institution psychiatrique sont aux prises avec un mal bien plus terrible que la folie. Et puis, il y a Nathan Wuornos, agent de police local qui possède un «pouvoir» surprenant. Enfin, ne pas oublier le mauvais garçon du coin, Duke Crocker, qui fait de l'import/export à partir de son bateau et pourrait bien avoir un lien très spécial avec Audrey.

Ou plutôt, avec le passé d'Audrey. Dont la principale concernée n'a aucun souvenir. Là se trouve d'ailleurs une autre des raisons que l'incitent à s'installer à Haven: sur une photo prise lors de la découverte du cadavre du Colorado Kid, en 1985, apparaît une femme qui lui ressemble de stupéfiante manière. Serait-ce sa mère?

Réalisée de façon conventionnelle, écrite de façon conventionnelle, Haven se laisse apprécier au fil des épisodes - et nous surprend par les rebondissements des derniers épisodes de sa première saison, ce qui explique probablement qu'elle ait été renouvelée pour une deuxième. Bref, sans être d'une immense originalité, elle ne peut quand même pas être classée dans les plaisirs purement coupables.

HAVEN 1

Créée par Sam Ernst et Jim Dunn à partir de l'oeuvre de Stephen King. Avec Emily Rose, Eric Balfour, Lucas Bryant.

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