Le ministre fédéral de l'Industrie, Tony Clement, a indiqué mercredi qu'il ne veut pas que le Canada souffre de retard dans la transition de la télévision analogique vers le numérique, malgré les fortes réticences et avertissements des diffuseurs ainsi que des organismes de défense des consommateurs, à l'effet que le pays est loin d'être prêt pour cette transition.

Environ 900 000 ménages qui comptent actuellement sur une antenne n'ont pas un téléviseur équipé pour recevoir les nouveaux signaux numériques qui devraient être émis à partir d'août 2011. Quelque 44 000 autres foyers n'auront tout simplement pas accès à la télévision à moins d'investir dans une antenne parabolique.

Le ministre Clement a indiqué qu'il aimerait s'en tenir au calendrier prévu, ajoutant que cela obligera le gouvernement à travailler plus tôt avec l'industrie.

Aux États-Unis, le président Barack Obama avait été contraint de retarder ce passage à juin 2009, quand il fut clair, au début de l'année, que l'industrie et les consommateurs ne seraient pas prêts.

En même temps, le gouvernement américain avait mis en place une vaste campagne de sensibilisation du public, dépensant plus de 1,5 milliard $ pour aider les citoyens à acquérir le convertisseur nécessaire pour capter les signaux numériques. Le jour de la transition, 4000 téléphonistes étaient prêts 24 heures par jour, sept jours sur sept, à répondre aux appels des consommateurs confus.

Le gouvernement britannique a de son côté misé sur une campagne de sensibilisation du public étalée sur sept ans, au coût de 300 millions $, qui prendra fin en 2012, et fournit aussi une aide technique aux personnes âgées ou handicapées et aux ménages à faible revenu.

Il n'y a pas de tel plan à l'horizon au Canada, malgré des suggestions en ce sens de la part du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes.