Il m'a fallu la moitié de la première saison de La galère pour adopter les quatre «galériennes» imaginées par Renée-Claude Brazeau. Finalement, j'avais réussi à pénétrer dans leur univers et à m'y intéresser - malgré l'interprétation inégale (certaines galèrent plus que d'autres dans la peau de leur personnage). Je me doutais donc que je consommerais la deuxième dès la sortie en DVD, et en rafale.

C'est chose faite. Et, au risque de me retrouver «seule dans ma gang» - en fait, c'est une certitude selon les résultats de mon sondage maison -, j'ai été déçue. En cet an 2, les lignes dramatiques qui avaient fini par m'interpeller dans l'an 1 font du surplace (Stéphanie et son Hugo, Stéphanie et son ministre) ou ont été «amollies» (Claude ne pouvait pas seulement être une peau de vache assumée, il fallait l'expliquer en lui trouvant un passé genre «pauvre petite fille»).

 

Et puis, les continuelles ruptures de ton: on passe des drames troublants (un enfant qui s'automutile) à l'anecdote «comique» (les gestes hystériques d'une femme trompée); le tout, restant en surface - pour l'hystérique, passe encore; pour l'enfant en détresse, plus embêtant. Le tout menant à un dernier épisode frustrant et désappointant dont la dernière réplique est celle qui tue. Dans le sens «On ne l'avait pas vue venir», mais pas pour les bonnes raisons: elle sent le parachutage et ne fait pas dans le coup d'éclat.

Bon, voilà. Je l'ai dit. Grosse déception. Le visionnement en rafale aurait-il exacerbé les faiblesses et fait un paravent aux qualités? C'est ce qu'ont suggéré les copines avant de me renier. Même si je les ai assurées que, pour le meilleur et pour le pire, j'attends quand même la troisième saison. Peut-être parce que je suis maso. Plus probablement parce que quelques pistes amorcées (la vengeance d'Isabelle, l'avenir de Mimi, la relation d'Hugo et de son père, le Français trop-beau-et-bon-pour-être-vrai de Stéphanie) semblent prometteuses.

LA GALÈRE 2

CRÉÉE PAR RENÉE-CLAUDE BRAZEAU, RÉALISÉE PAR ALEXIS DURAND-BRAULT ET SOPHIE LORAIN. AVEC HÉLÈNE FLORENT, anne casabonne brigitte lafleur et geneviève rochette.

** 1/2