Il fallait s'y attendre. La tyrannie des côtes d'écoute allait un jour s'abattre sur Boston Legal, la formidable série judiciaire de David E. Kelley mettant en vedette les non moins formidables James Spader et William Shatner dans l'un des plus colorés «odd couple» de l'histoire de la télévision - Alan Shore et Denny Crane.

Le nombre de téléspectateurs allant en déclinant, le rideau est donc tombé pour de bon sur les bureaux de Crane, Poole & Schmidt après la diffusion des 12 épisodes de la cinquième saison (en anglais avec sous-titres en anglais ou en français). Mais il tombe en beauté. Et ne camoufle pas les dents que les créateurs de la série ont sorties en écrivant leurs dernières pages. Ainsi, le dernier épisode est un bijou d'irrévérence. Quant aux épisodes qui précèdent, ils lancent des flèches en direction du studio et du diffuseur - lesquels ont eu l'intelligence de les laisser passer. Jouissif.

Sinon, nous sommes en terrain connu: des cas d'apparence banale cachent des problématiques sociales plus vastes; des poursuites à première vue farfelues mettent les institutions politiques, militaires et religieuses sur le banc des accusés.

Bref, comme les autres, cette cinquième saison est drôle et (im) pertinente, émouvante et brillante, humaine et mordante. Mais elle évolue aussi en terrain de plus en plus miné. On ne parle plus vraiment de maladie de la vache folle pour décrire l'état de Denny Crane: l'ennemi, le vrai, est nommé. La maladie d'Alzheimer. Et puis, crise économique oblige, l'avenir de la firme est lui-même menacé. Très. Avec, pour résultat, une saison plus sombre - mais percée d'un rayon de soleil appelé Obama. L'épisode Mad Cows a d'ailleurs été diffusé la veille de l'historique élection présidentielle - cela lui donne, rétrospectivement, une couleur unique. À déguster.

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BOSTON LEGAL 5. CRÉÉE PAR DAVID E. KELLEY. AVEC JAMES SPADER, WILLIAM SHATNER, CANDICA BERGEN, JOHN LAROQUETTE, CHRISTIAN CLEMENSON.