L'Orchestre Symphonique de Montréal présente le dimanche 22 mars le Concerto pour animateur de radio et orchestre de Simon Leclerc. En matinée, le public pourra assister à la générale à prix modique et la création aura lieu à 14h. Le programme se complète du Concerto pour violon de Beethoven, joué par Viviane Hagner, et Les Pins de Rome de Respighi.

«Il est 5h34 et vous écoutez C'est bien meilleur avec Orchestre!». N'ajustez pas votre appareil. Vous êtes bien éveillés et c'est bien la voix de René Homier-Roy, mais vous vous trouvez avec plus de 2000 spectateurs à la Place des Arts.

 

Sur la scène, une table en demi-lune, de type studio radiophonique, autour de laquelle se trouvent le chef d'orchestre de l'émission de Radio-Canada, René Homier-Roy, et ses chroniqueurs Catherine Perrin et Marc Laurendeau. La Presse les a rencontrés en répétition avec le compositeur Simon Leclerc.

«C'est une belle folie», commence celui-ci à propos de sa composition de 20 minutes qui condense une émission qui en fait plus de 180... «C'est comme Alice au pays des merveilles, poursuit Catherine Perrin, tout passe plus vite.»

L'idée de cette commande de l'OSM est venue à Kent Nagano après deux interviews à C'est bien meilleur le matin en raison du rythme des artisans de l'émission.

«C'est la musique de la langue française qui a plu à M. Nagano, croit Catherine Perrin. Et Marc Laurendeau d'indiquer qu'il s'agit de «musique inspirée de nos voix». Dans cette édition spéciale du réveille-matin de la SRC, l'invité sera d'ailleurs Kent Nagano.

«Mais René pose des questions auxquelles Kent Nagano ne répond que musicalement. Les spectateurs se feront eux-mêmes une idée de ce que dit le maestro», précise Simon Leclerc. «L'orchestre parle en Nagano», lance René Homier-Roy.

Question de timing

Tous les chroniqueurs réguliers ne prendront pas place à la table, mais ils seront représentés par des musiques de circonstance. Ils seront aussi accompagnés de projections sur grand écran.

«Au début du projet, avoue l'animateur, je croyais à une blague. J'ai trouvé la première répétition extrêmement difficile. Je n'y parviendrais pas tout seul, mais là, ça va. Je suis calme. C'est vraiment très très le fun.»

«De par leur travail, croit Simon Leclerc, ils sont très conscients de la notion de temps. Il s'agit de transposer cette connaissance dans un univers musical.»

Marc Laurendeau abonde dans le même sens: «L'émission du matin suppose une organisation minutieuse et une vraie discipline.»»C'est un peu comme un orchestre, ajoute l'animatrice, mais aussi claveciniste, Catherine Perrin. Tout est question de timing. On improvise. Chacun a son solo, et on part d'un scénario qui a établi les grandes lignes.»

«Si on est en avance sur notre temps, faudra le meubler comme à la radio», estime Marc Laurendeau.

Les trois comparses ont une certaine hâte de se retrouver devant 3000 personnes. «C'est une expérience dans une vie», avoue celui qui en aura pourtant vu d'autres avec Les Cyniques à l'époque.

Le compositeur leur a soumis un canevas avec des durées d'intervention à prévoir. «À partir de là, il fallait trouver des sujets d'une certaine universalité», dit Marc Laurendeau. «Et qui ne tombent pas dans la désuétude trop vite», glisse Catherine Perrin.

Les spectateurs entendront donc parler du président Obama et de la souveraineté du Canada sur l'Arctique. «Tout ça devait avoir une forme dramatique, explique Simon Leclerc. Je voulais que ce soit plus qu'un exercice de style.»

Du même souffle il avoue «être un jeunot comme compositeur. Je suis encore en train de développer mon langage. Ce concerto me donne la chance d'aller plus loin. Ce que j'aime dans ce projet, c'est sa particularité et le fait que je n'en ferai pas d'autre.»

C'est bien meilleur avec Orchestre!, salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts, le dimanche 22 mars; répétition générale ouverte au public à 10h; concert à 14h30.