Qu'il se glisse dans la peau de Junior dans Les Bougon ou qu'il joue les commentateurs au jeu télévisé Bluff, Antoine Bertrand est réputé pour son sens de l'humour et sa joie de vivre. Pourtant, le comédien a connu des moments plus difficiles et il a même songé à mettre fin à ses jours, révèle-t-il devant la caméra des Francs-tireurs.

«J'ai déjà eu envie de me suicider. Pour une raison niaiseuse: une peine d'amour.» Cette révélation surprenante, Antoine Bertrand l'a faite alors qu'il rencontrait des jeunes du secondaire pour leur parler de Réseau Ado, un organisme de prévention du suicide dont il est le porte-parole depuis quatre ans. «Dans ma tête, il n'y a jamais une femme qui mérite qu'on s'automutile, les gars!» a-t-il lancé en déclenchant aussitôt le rire des adolescents.

 

Des images de sa visite dans cette école secondaire de Verdun seront présentées à l'émission Les Francs-tireurs diffusée ce soir à 20 h sur les ondes de Télé-Québec. Le journaliste Patrick Lagacé a accompagné le comédien, qui donne ce genre de conférence une dizaine de fois par année afin d'informer les élèves de l'existence de Réseau Ado et de l'aide que l'organisme peut leur apporter.

Suspendus à ses lèvres, les adolescents qui l'ont accueilli dans leur classe ce jour-là ont écouté le comédien parler de sa carrière, de son parcours, de la première pièce de théâtre à laquelle il a participé quand il était en cinquième secondaire. Une pièce qu'il a d'ailleurs qualifiée «d'assez moyenne», car il mettait plus d'énergie à rire avec ses amis qu'à s'appliquer à jouer son rôle avec sérieux.

Une fois la confiance établie, Antoine Bertrand est entré dans le vif du sujet: le suicide. Du même souffle, il confie avoir déjà songé à mettre fin à ses jours. À l'âge de 16 ans, certaines épreuves paraissent insurmontables, explique-t-il.

«C'est normal que ce trouble-là pèse une tonne. La ligne est mince. Ça ne prend pas grand-chose pour pencher d'un bord ou pencher de l'autre», prévient-il.

En entrevue à La Presse, Antoine Bertrand rappelle que le suicide demeure encore un sujet tabou. C'est pour cette raison qu'il a décidé de s'ouvrir aux jeunes en racontant sa propre expérience: une peine d'amour qui, en fait, n'était pas réelle. Il croyait tout simplement dur comme fer que la fille convoitée n'était pas accessible. La douleur n'était toutefois pas moins vive, assure-t-il tout en ajoutant qu'il a néanmoins vécu une adolescence heureuse.

«Mais je ne parle pas nécessairement de mon expérience pour que les gens s'apitoient sur mon sort, précise-t-il. Je leur fais cet aveu pour leur montrer que ça peut arriver à n'importe qui.»