Les Bougon de France ont échoué, lundi, dans leur tentative de faire interdire la diffusion de l'adaptation française de la série télévisée «Les Bougon», qui a finalement pris l'affiche comme prévu lundi soir sur la chaîne M6.

Regroupées au sein d'une «Association pour la défense du patronyme Bougon», près de 70 personnes ayant Bougon pour nom de famille avaient porté plainte contre la série, au prétexte qu'elle leur était «préjudiciable». Cette plainte a été déclarée irrecevable par la justice française, qui a estimé que rien n'établissait l'existence d'un «dommage imminent».L'Association des Bougons ne rend pas les armes pour autant et compte poursuivre ses démarches judiciaires pour empêcher la diffusion des huit épisodes suivants. Ceux-ci ne sont pas encore tournés et ils pourraient bien ne jamais l'être si les cotes d'écoute ne sont pas au rendez-vous. M6 prendra sa décision au vue des résultats d'audience qui seront dévoilés ce mardi. S'ils sont bons, la chaîne commandera les autres épisodes, sinon, la série s'arrêtera.

Pour tout dire, la partie n'est pas gagnée pour «Les Bougon». Les deux premiers épisodes ont semblé trop «premier degré» pour faire l'unanimité chez un public qui a déjà comme référence les Groseille du film culte «La Vie est un long fleuve tranquille».

Les critiques de télévision sont eux-mêmes très divisés. Lundi, le quotidien populaire Le Parisien s'est réjoui de voir la télévision française s'éloigner de la sorte des «rives invariablement enchantées de sa fiction familiale, pour se régaler des aventures de personnages affreux, sales et méchants».

En fin de semaine, le journal Le Monde avait consacré la Une de son supplément télé à ces «attachants anti-héros» qui «ouvrent la voie de l'humour irrespectueux, un créneau encore peu exploité à la télévision française».

En revanche, le magazine culturel Télérama a parlé d'une «flopée de situations scabreuses, trop ennuyeuses et répétitives pour être corrosives», tandis que Libération a simplement trouvé le résultat «tout pourri».