Un invité de La Presse  se positionne sur des sujets qui marquent son actualité. Cette semaine: Pierre-Yves Lord.

La Commission sur le racisme systémique

Pour

«Disons plutôt que je ne suis pas contre, mais... Ce sera bien fait? On en tirera des conclusions qui nous feront avancer ou ça se retrouvera dans un rapport qu'on va dépoussiérer dans 10 ans avant de recommencer? En questionnant, on trouve parfois des réponses qu'on souhaiterait ne jamais entendre. Cependant, les événements des dernières semaines me laissent croire qu'il est pertinent de se questionner collectivement. Je me souviendrai toujours du premier logement que j'ai tenté de louer à Montréal en 2001. Tout était réglé, par téléphone, jusqu'à ce que le monsieur me demande "de quelle couleur de peau" je suis. En une seconde, le logement était loué à quelqu'un d'autre.»

Les quotas à la radio

Contre

«Une partie de moi est pour, car les quotas ont permis de préserver une place de choix à notre culture musicale et de donner la chance à des artistes d'être joués sur de grosses stations commerciales. Mais il faudrait peut-être revoir les quotas, de manière à ce qu'ils ressemblent un peu plus à ce que les gens consomment en ligne. Les règles sont tellement strictes qu'elles obligent les radios à trouver des moyens de les contourner avec du remplissage de musique francophone. Les quotas peuvent aussi nuire à des artistes francophones qui décident de chanter en anglais.»

La rivalité Montréal/Québec

[L'animateur habite principalement à Québec.]

Pour

«Je suis pour qu'elle revienne sur la glace. J'aimerais qu'elle s'évacue par le sport. Je ne sais pas si c'est une petite jalousie ou un complexe d'infériorité, mais les gens de Québec aiment voir les gens de Montréal se planter et n'ont pas envie de se faire dire quoi faire ou comment fonctionner. Du côté de Montréal, on aime bien taquiner les gens de Québec et les regarder un peu de haut. Je ne vois rien de dramatique là-dedans. Mais peut-on régler ça par une série 4 de 7, svp?» 

Les radios privées de Québec

Pour

«J'aime entendre une radio qui me challenge, qui est à l'opposé de ce que je pense. Ça me permet de préciser mes idées, et ça me demande d'essayer de détruire l'argumentaire de celui que j'entends en ondes. Ces radios font vivre des émotions. Par contre, elles doivent être préparées. Il arrive souvent que la radio de Québec me déçoive, mais elle me confronte toujours. Le récepteur de mon auto est brisé depuis un moment et, quand je suis à Québec, ça ne me manque pas tant que ça!»

Les nouveaux concepts de téléréalité

Pour

«Ça me laisse plutôt indifférent, en fait. Ce qui m'agresse et ne m'intéresse pas, je ne l'écoute pas. Tant mieux si ça fait travailler des artisans et rouler des boîtes de production. Ce n'est pas de la télé qui plaît à la critique, mais si les diffuseurs les mettent en ondes, c'est forcément qu'il y a quelque chose de rentable là-dedans. Faut-il juger ceux qui produisent ou ceux qui regardent? Encore là, je suis pour le vivre et laisser vivre. Si ça te fait du bien de regarder du dating tout nu ou de voir des barmaids flamber des Sambuca...»