La cour d'appel de Paris a condamné jeudi le polémiste français Dieudonné à 3000 euros (4500 $) d'amende pour «injure publique» à l'encontre du Premier ministre français Manuel Valls qu'il avait notamment qualifié en 2013 de «Mussolini moitié trisomique» dans une vidéo diffusée sur internet.

Les juges ont infirmé le jugement de première instance du tribunal correctionnel qui l'avait relaxé le 24 mars, estimant que les termes utilisés par Dieudonné n'entraient pas dans le cadre du texte de loi définissant l'injure publique.

Pour la plupart des autres propos poursuivis, où Manuel Valls était qualifié «d'acteur de film porno» pour «la très mauvaise qualité de son jeu d'acteur», de «petit soldat israélien veule et docile» ou était comparé à des excréments devant «disparaitre (...) dans l'eau des chiottes», le tribunal avait estimé qu'ils s'inscrivaient dans le cadre «d'une polémique politique», dans le contexte du débat sur l'interdiction des spectacles du polémiste.

En janvier 2014, les représentations du spectacle Le mur avaient été interdites après que Manuel Valls était monté en première ligne pour dénoncer «les sorties antisémites» de son interprète.

«C'est une décision très satisfaisante dans un procès dont l'objet était d'assurer une certaine dignité du débat public», s'est félicité jeudi l'avocat de Manuel Valls, Me Richard Malka.

Lors de l'audience, le défenseur de Dieudonné, Me Sanjay Mirabeau, avait estimé que le tribunal «avait jugé en droit» alors que «beaucoup s'arrêtent de réfléchir» lorsqu'il s'agit de son client. Pour l'avocat, Dieudonné ne critiquait pas l'homme Manuel Valls mais le responsable politique, «ses compétences et sa capacité oratoire».

Le 25 novembre, Dieudonné a été condamné par un tribunal belge à deux mois de prison ferme et 9000 euros (13 400 $) d'amende pour incitation à la haine. Il était poursuivi pour des propos tenus lors d'un spectacle en mars 2012 en Belgique et qui avaient été enregistrés par la police.