Afin de souligner la première année d'emprisonnement de Raif Badawi, Michel Marc Bouchard adresse une lettre à Stephen Harper. L'auteur et scénariste demande au premier ministre du Canada de «s'impliquer personnellement» pour libérer le blogueur saoudien, condamné à 10 ans de prison et à 1000 coups de fouet le 7 mai 2014.

Sa lettre a reçu l'appui de 203 personnalités du milieu culturel, et pas les moindres. Parmi les artistes, on trouve Xavier Dolan, Michel Tremblay, Denys Arcand, François Avard, Céline Bonnier, Éric Bruneau, Anne-Marie Cadieux, Dominic Champagne, Suzanne Clément, René Richard Cyr, Serge Denoncourt, Marie Laberge, Marc Labrèche, Guy A. Lepage.

«Tout a été tenté et on a l'impression que rien ne bouge, a expliqué Bouchard en entrevue à La Presse. Il faut secouer la machine diplomatique. D'autant que Badawi va subir un autre procès et qu'il risque la peine de mort.»

On reproche à Raif Badawi d'avoir remis en question, dans son blogue certaines lois de l'islam. Le jeune homme a entre autres dénoncé l'inégalité entre les sexes dans son pays, remettant ainsi en question l'autorité du roi en Arabie saoudite.

«À mes yeux, c'est primordial que M. Harper s'implique personnellement au nom de tous les Canadiens pour défendre cette valeur suprême qu'est la liberté d'expression, estime Bouchard. Je pense à Voltaire qui a écrit il y a 250 ans: «Je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu'au bout pour que vous puissiez le dire.» On ne peut pas appuyer la liberté d'expression à géométrie variable.»

Un acte de courage



Dans sa lettre, Bouchard écrit qu'on ne peut reprocher à Badawi d'avoir utilisé des mots tels que «droit, liberté, tolérance et respect». «Des mots qui sont les liants et les fondements de notre société.»

«Je vous demande respectueusement, Monsieur le Premier Ministre, de poser un acte de courage et de demander la libération de Raif Badawi auprès du nouveau roi Salmane qui a le pouvoir de le gracier.»

Michel Marc Bouchard lira sa lettre ce midi, lors d'une vigile «en soutien à Badawi et aux prisonniers d'opinion en Arabie saoudite», organisée par Amnistie internationale, devant le complexe Guy-Favreau.

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