La bataille judiciaire autour des problèmes de santé post-opératoires du rocker français Johnny Hallyday a repris un tour polémique dimanche, avec la publication par la presse d'un pré-rapport médical qui «accable» son chirurgien Stéphane Delajoux, ce que consteste son avocat.

La justice française avait chargé en décembre deux experts médicaux, un infectiologue et un neurochirurgien, de définir d'éventuelles responsabilités dans l'état de santé du chanteur.

Selon le Journal du Dimanche (JDD), qui a obtenu le pré-rapport médical - la version définitive sera remise à la justice le 30 septembre - cette expertise «met gravement en cause le chirurgien qui a opéré Johnny».

Johnny Hallyday, 66 ans, a passé seize jours à l'hôpital Cedars-Sinaï de Los Angeles pour une infection consécutive à l'opération d'une hernie discale le 26 novembre à Paris. Son entourage a vivement mis en cause le Dr Delajoux qui avait pratiqué cette opération.

Citant des extraits du rapport, le journal affirme que le neurochirurgien français «n'a pas informé que, lors de son intervention, il avait causé une brèche dans +la dure-mère+ du chanteur, les méninges, provoquant des pertes de liquide céphalo-rachidien».

Si pour les experts cités par le journal «ce n'est pas une faute en soi», un «repos strict (alité, ndlr) de quarante-huit heures» aurait alors dû être prescrit «pour favoriser la cicatrisation».

L'avocat du Dr Delajoux, considéré comme le «médecin des stars» mais aussi comme un praticien controversé, a vigoureusement contesté ce point. «La préconisation de la station alitée n'est pas obligatoire» dans ce cas, a assuré Me Hervé Temime.

Il a estimé au contraire que le rapport n'était «pas du tout accablant» : il «confirme bien que l'opération s'est déroulée selon les règles de l'art et que les complications ont aussi été traitées selon les règles de l'art sur un plan chirurgical et médical», a dit Me Temime en évoquant une «campagne de dénigrement».

Toujours selon le compte-rendu du pré-rapport dressé par le JDD, «les manquements relevés à l'encontre du Dr Delajoux ont généré une perte de chance d'éviter la fuite de liquide céphalo-rachidien, et donc l'infection, estimée à 75 %».

Le chanteur, dont la gloire et la popularité sont énormes en France et dans le monde francophone, était sorti de l'hôpital californien le 23 décembre. Il avait dû annuler la fin de sa tournée d'adieux à la scène.

«J'ai frôlé et côtoyé la mort. C'est pour ça que je veux savoir la vérité», avait écrit Johnny Hallyday le 20 décembre au juge.