Prévus sur un échéancier de 10 ans, les résultats du Rendez-vous 2007 Montréal, métropole culturelle n'ont évidemment pas tous été atteints. Les choses ne vont pas aussi vite qu'elles ne le pourraient non plus. Mais un an après la rencontre au sommet, le momentum est là, indéniable, et perceptible dans le discours politique des deux récentes campagnes électorales.

«On est toujours dans l'action, résume Simon Brault, instigateur du sommet de l'an dernier et président de Culture Montréal. La valeur culturelle est haute en Bourse, même en présence d'un ralentissement économique.»

 

Comme au fédéral, les partis politiques québécois sont interpellés et additionnent les engagements. Des dossiers importants, comme le projet d'édifice à vocation culturelle au 2-22 Sainte-Catherine, finissent par débloquer.

«J'y étais, poursuit M. Brault, sous la tente pour le radiothon de CIBL la semaine dernière, et ça m'a permis de constater le chemin parcouru depuis un an. En dehors de la Place des festivals, annoncée l'an dernier, il y aura cet édifice. Et du même coup, le dossier de CIBL est réglé grâce à une subvention de Québec.»

Le Rendez-Vous 2007 ne peut être tenu responsable de tous les changements culturels qui émergent depuis quelques mois. Certaines décisions du gouvernement fédéral ont aussi cristallisé des mouvements de sympathie autour de la culture récemment.

«Oui, mais le Rendez-Vous a galvanisé les troupes et les organismes culturels. Par exemple, les programmes de soutien à l'émergence et à la relève ont été grandement bonifiés et c'est lié directement à ce qui s'est dit il y a un an», estime le président de Culture Montréal.

Pourtant, plusieurs croyaient, après le RV 2007, que les infrastructures venaient de l'emporter encore une fois sur l'aide à la création.

«La dichotomie entre le béton et la création s'est estompée, croit Simon Brault. On conçoit qu'il y a certains rattrapages à faire dans les infrastructures, mais l'argent est là aussi pour les artistes.»

Le privé

Un autre aspect essentiel des discussions de l'année dernière portait sur l'implication du secteur privé dans les arts et la culture à Montréal, par rapport à d'autres villes canadiennes. En cours de route, le comité de suivi du Rendez-Vous est allé chercher des gens d'affaires convaincus du sérieux des travaux.

«Et ce n'est pas fini, plaide M. Brault. Il y a une certaine excitation à Toronto, dans le monde des affaires, au sujet du Quartier des spectacles et de ce qui se passe à Montréal.»

Il reconnaît toutefois que notre ville souffre d'une certaine crise d'identité ou, en d'autres mots, d'un sentiment d'incertitude face à son branding.

«Montréal ne veut plus être considéré uniquement comme ville des festivals. Quoi d'autre? Difficile de le dire exactement, mais on y travaille. La créativité est telle à Montréal qu'on y arrivera», pense-t-il.

Il reste à la métropole culturelle de trouver son porteur de ballon, comme le souhaite le maire Gérald Tremblay. En ce moment, le leadership est partagé par plusieurs personnes, organismes et paliers gouvernementaux.

«Clairement, pour faire avancer les choses plus rapidement, ce qu'il nous faut, conclut Simon Brault, c'est un secrétaire général au comité de suivi. Quelqu'un qui ne fasse partie d'aucune des trois fonctions publiques impliquées.»