Le père Louis Chedid et le fils Matthieu (alias - M -) ont réuni deux autres Chedid, Anna (Nach) et Joseph (Selim), pour une tournée qui passera par la France, mais aussi Bruxelles et Montréal avec l'envie d'offrir une «belle photo» d'une famille où la musique unit autant que les liens du sang.

«On est une famille, oui, mais plus que ça, on est des musiciens. Chacun fait sa route. Joseph a fait un disque, Anna aussi, on est tous positionnés en tant que musiciens, on existe, on s'est dit que c'était vraiment le moment» résume le patriarche, Louis, 66 ans, en recevant mercredi quelques journalistes aux côtés de ses trois enfants.

Les Chedid père, fils et fille, prendront la route à partir de mai pour une trentaine de concerts.

Des trois rejetons, Matthieu, 42 ans, connu à la scène sous le nom de - M -, est évidemment le plus célèbre, avec ses cheveux en bataille, un jeu de guitare époustouflant formé à l'école Jimi Hendrix et déjà neuf Victoires de la musique (trophée musical français) depuis la fin des années 90.

Ces derniers mois ont vu sortir de l'ombre son frère Joseph, 28 ans, avec un premier album paru sous le nom de Selim, et de sa soeur Anna, 27 ans, dont le premier disque doit sortir en janvier sous le nom de Nach. Tous deux avaient déjà eu l'occasion d'accompagner leur grand frère sur scène lors d'une tournée en 2009/2010.

Mais le moment «déclencheur» est venu plus tard, lors de la dernière tournée de -M-. Fin 2013, ce dernier a invité Louis, Joseph et Anna à le rejoindre sur scène à Bercy pour chanter une chanson du père, «On ne dit jamais aux gens qu'on aime qu'on les aime».

Costaud en Libanais

«On a senti un truc, qu'il y avait une émotion particulière quand on était tous les quatre sur scène», explique Joseph. «C'est sûr qu'on n'est pas au même stade de notre carrière les uns et les autres, mais on a tous envie d'amener notre truc, histoire de faire une belle photo.»

Et à part la famille Higelin (soit Jacques, Arthur H et Izïa), qui pouvait s'offrir une telle tournée familiale? «On s'est dit qu'on serait bien bête de ne pas le faire, c'était un aboutissement normal», confirme Louis, qui refuse de comparer ce projet «familial» aux autres «super-groupes» du moment: «Vieilles canailles» ou Souchon & Voulzy.

Sur scène, les quatre Chedid seront seuls, «sans musiciens additionnels», s'échangeant les instruments comme les chansons, puisées dans les répertoires de chacun. Le tout selon une scénographie a priori sobre, sans les effets lumineux qu'affectionne -M- sur scène. «On va s'amuser à changer de rôle, Louis va chanter une de mes chansons, et inversement», précise Matthieu, pour qui l'exercice doit permettre d'offrir des «angles de vues inédits».

Malgré leurs différences de voix (plus puissante chez Anna, plus fluettes chez ses frères) et de styles, les Chedid se trouvent des points communs.

Pour Matthieu, c'est par exemple la «fantaisie» commune des univers ou la «solidité» au niveau rythmique des «Chedid» qui, rappelle-t-il, signifie «costaud» en libanais.

«Nos voix sont différentes, mais elles ont une âme commune», estime pour sa part Anna, moins bavarde que les autres devant la presse, mais dont la voix limpide impressionne quand les quatre Chedid se lancent, une fois l'entretien terminé, dans un exquis mini-concert de quatre titres.