L'écoute passionnée de la musique implique aujourd'hui un très vaste corpus: musique classique, musique contemporaine, chant lyrique, musiques électroacoustique ou électronique, jazz et plus encore. La rubrique Mélomanie fait un survol de l'actualité dans le domaine, deux fois par mois.

Classique, moderne: Stéphane Tétreault de nouveau à l'Orchestre Métropolitain

Sous la direction de la maestra canadienne Tania Miller, le violoncelliste Stéphane Tétreault se produira de nouveau avec l'Orchestre Métropolitain après en avoir récemment partagé le succès en tournée européenne. Cette fois, le virtuose québécois interprétera le Concerto pour violoncelle de Samuel Barber, composé au terme de la Seconde Guerre mondiale. Cette oeuvre illustre l'espoir renaissant en 1945 et s'inscrit dans un programme consacré à la folie belliqueuse. D'où l'interprétation de la Symphonie no 5 du Danois Carl Nielsen, oeuvre en deux mouvements, construite sur des oppositions inspirées de la Grande Guerre, imaginée et écrite entre 1920 et 1922. L'OM coiffera le tout avec la Symphonie no 7 de Beethoven, vue comme «un élan d'espoir et de liberté».

Le 1er février à 19 h 30 à la Maison symphonique; le 31 janvier à 19 h 30 au Théâtre Desjardins de LaSalle; le 2 février à 20 h à l'église Saint-Joachim de Pointe-Claire.

Classique, préromantique: Andrew Wan et les chambristes de l'OSM

Andrew Wan, violon, Charles Pilon, alto, Brian Manker, violoncelle, Ali Kian Yazdanfar, contrebasse, Todd Cope, clarinette, John Zirbel, cor, Stéphane Lévesque, basson - tous musiciens de l'OSM - proposent un programme de musique de chambre à la salle Bourgie. On y entendra d'abord le Trio pour violon, alto et violoncelle en fa majeur, op. 2 no 3, du compositeur préromantique Hyacinthe Jadin (1776-1800). Le plat de résistance est de Beethoven, soit son Septuor pour vents et cordes en mi bémol majeur, op. 20. Créée en 1800, cette oeuvre s'inspire de la sérénade et du divertimento, styles plutôt légers et très populaires au XVIIIe siècle. Les oeuvres mettront en relief le talent de soliste d'Andrew Wan, que l'on connaît surtout comme premier violon de l'OSM. Ce programme est en lien avec l'exposition Napoléon: art et vie de cour au palais impérial, présentée par le Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM).

À la salle Bourgie, le 26 janvier, à 18 h 30.

Classique, romantique, postromantique: Images de Russie... projetées par Pentaèdre

La soprano Marianne Lambert, la harpiste Valérie Milot et la pianiste Justine Pelletier se joignent au quintette à vent Pentaèdre pour un programme russe présenté au coeur de l'hiver québécois. De Nikolaï Rimski-Korsakov, on aura droit au Quintette pour piano et vents en si bémol majeur - 1er mouvement; de Sergueï Rachmaninov, on entonnera Vocalise op. 34 et Sing not to me, Beautiful Maiden, op. 4 no 4 (arrangements du bassoniste Mathieu Lussier); de Piotr Ilitch Tchaïkovski seront interprétées Valse sentimentale, pour basson et harpe, None, but the Lonely Heart op. 6 no 6, pour soprano et harpe, Suite de Casse-Noisette (arrangements de M. Bettez et de T. Kennedy); de Reinhold Glière seront joués Humoresque op. 35 no 8 pour basson et piano et Concerto pour colorature et orchestre (arrangements de Mathieu Lussier). Cette soirée se veut décontractée, car il y aura à boire et à manger, en plus de la musique.

Au Rialto, le 26 janvier, à 19 h 30.

Baroque: Intégrale des cantates de Bach: le cycle se poursuit

Sous la direction d'Andrew Megill, l'orchestre de chambre I Musici de Montréal et le Choeur de chambre de l'Orchestre symphonique de Montréal exécuteront trois cantates de Bach: Ich hab in Gottes Herz und Sinn, BWV 92, Herr, gehe nicht ins Gericht, BWV 105, et Was mein Gott will, das g'scheh allzeit, BWV 111. Rappelons que la Fondation Arte Musica poursuit la présentation en concert de l'intégrale des cantates sacrées de J. S. Bach. En phase avec le cycle liturgique, chaque concert présente une cantate du jour pour lequel elle a été écrite. De courtes répétitions ont lieu 45 minutes avant chaque concert afin que le public puisse maîtriser sommairement le choral final d'une des cantates au programme.

À la salle Bourgie, le 28 janvier, à 14 h.

Contemporain: Le quatuor à cordes selon Ligeti

Pour les fans de musique contemporaine, voilà le programme le plus alléchant des prochains jours: le Quatuor Molinari explore l'intégrale des oeuvres du compositeur hongrois György Ligeti (1923-2006) pour quatuor à cordes: Andante et Allegretto (1950), Quatuor no 1 (1953-54), Quatuor no 2 (1968). Ces trois pièces ont été composées pendant trois périodes de sa vie; les mélomanes pourront en réaliser la progression de l'écriture. Afin de mieux apprécier, le compositeur Jean Lesage vulgarisera les tenants et aboutissants de ces bings et ces bangs dans la galaxie Ligeti.

Au Conservatoire de Montréal, le 26 janvier, à 19 h 30.

Classique: Petits (et plus grands) Violons en concert

Sous la direction de Marie-Claire Cousineau, les jeunes musiciens de l'orchestre accompagneront Patrice Richer, tromboniste solo de l'Orchestre Métropolitain invité à interpréter le Concerto pour trombone alto de Wagenseil. Figure au même programme le guilleret quatuor d'Haydn, La plaisanterie, le tout coiffé du Quatuor op. 41 no 2 de Schumann, exécuté par l'Ensemble Jean Cousineau. Ce programme des Petits Violons est présenté devant public par la comédienne Julie Daoust.

À l'église Saint-Pierre Apôtre, dimanche 28 janvier, à 16 h (gratuit).

Photo fournie par l’artiste

Andrew Megill, chef invité

Classique, romantique, moderne: Musiques... pour ou contre Napoléon

Tandis que le poème de Die beiden Grenadiere de Heinrich Heine, mis en musique notamment par Schumann, Wagner et Reissiger, rend hommage à l'empereur, l'Ode to Napoleon de Schoenberg, écrite en 1942 sur un poème de Lord Byron (récité pendant l'exécution), s'inscrit en faux contre le dictateur. Ainsi, le baryton Dimitri Katotakis chantera le lied Die beiden Grenadiere de Schumann, le lied Les deux grenadiers de Wagner, et le lied Die zwei Grenadiere de Reissiger. Pour sa part, le pianiste Stéphane Lemelin se joindra au Quatuor Saguenay afin d'interpréter l'oeuvre de Schoenberg ainsi que le Quatuor avec piano no 4 en mi bémol majeur, op. 16 de Beethoven. Ce concert est lié à la thématique de l'exposition Napoléon: art et vie de cour au palais impérial, présentée au MBAM.

À la salle Bourgie, le 2 février, 18 h 30.

Disparition: François Morel, 1926-2018

François Morel a été l'un des pionniers québécois de la musique contemporaine, à l'instar des Pierre Mercure, Serge Garant, Jacques Hétu et Gilles Tremblay, tous disparus. Il est mort le 14 janvier dernier, à l'âge de 91 ans. Établi à Québec, le compositeur et pédagogue y a enseigné de 1979 à 1997 (à l'Université Laval). Natif de Montréal, il a été formé entre autres par Claude Champagne avant de faire sa marque. Certaines de ses oeuvres ont été jouées ou créées à l'étranger - on pense notamment à Antiphonie, créée en octobre 1953 au Carnegie Hall par le maestro britannique Leopold Stokowski. D'autres pièces de son cru ont été exécutées sous la direction de Zubin Metha, Pierre Monteux, Seiji Ozawa, Claudio Abbado, Franz-Paul Decker et de Charles Dutoit, notamment. Avant quoi François Morel a composé plusieurs oeuvres pour la Société Radio-Canada. Selon ses dires, son oeuvre est tributaire de compositeurs modernes et contemporains tels Scriabine, Debussy, Ravel, Stravinsky, Bartok, Messiaen, Boulez, Berio, Dutilleux, Carter, etc. Les obsèques de François Morel seront célébrées le 3 mars prochain; la famille accueillera les gens au complexe funéraire Maison Gomin/Athos, à Québec.

Photo Phil Crozier, fournie par la Fondation Arte Musica

Dimitri Katotakis