Le 4e Festival Classica commence aujourd'hui sur la Rive-Sud avec la Grand-messe de Gilles Vigneault. Et en juillet, le FestivalOpéra de Saint-Eustache amènera l'opéra dans les Basses-Laurentides pour la cinquième fois en cinq ans. Avec ces nouveaux festivals et les orchestres symphoniques de Laval et de Longueuil, l'offre classique dans le 450 se fait de plus en plus diversifiée.

L'an dernier, le Festival Classica a attiré 36 600 personnes en deux jours et demi. Son fondateur et directeur, le baryton Marc Boucher, espère franchir le cap des 50 000 cette année si le temps est clément.

«C'est tout un défi d'organiser un événement culturel d'envergure à quelques jets de pierre de Montréal, dit-il. La force de l'offre montréalaise est telle que l'on ne convainc pas facilement les gens de sortir de l'île pour assister à des spectacles. Mais nous sommes quand même au coeur d'un bassin de population de 2 millions de personnes et le bilan est positif.»

Pour se démarquer, Classica a lancé un volet «Classica-Rock». L'an dernier, son spectacle Pink Floyd, The Dark Side of the Moon pour orchestre symphonique, orchestre rock et choeurs, a attiré environ 14 000 personnes. Cette année, on remet ça avec les grands succès de Queen et We Will Classica Rock You.

«Notre but, c'est de faire avec la musique classique ce que le Festival de jazz de Montréal a fait avec le jazz: une grande fête de la musique avec, en salle, une programmation adaptée aux goûts des purs et durs et, dans la rue, une programmation grand public.»

Se rapprocher du public

Qu'il s'agisse des orchestres symphoniques de Laval ou de Longueuil, du Festival Classica ou du FestivalOpéra de Saint-Eustache, le mot d'ordre est le même: rendre la musique classique accessible à tous, partout, dans une ambiance conviviale.

«La mission d'un orchestre comme le nôtre est de diffuser la musique symphonique partout sur le territoire de la Montérégie, dit Marc David, directeur artistique de l'Orchestre symphonique de Longueuil. Ces citoyens payent des taxes et ils ont le droit d'avoir accès à la culture. Nos activités se concentrent sur l'agglomération de Longueuil, mais on joue aussi à Sorel, Granby, Saint-Jean-sur-Richelieu et Rigaud, en partenariat avec des organismes locaux. L'accessibilité est notre marque de commerce.»

Même ambiance à Laval. «Ce qui ressort le plus de nos échanges avec nos spectateurs, c'est qu'on est près d'eux, pas juste sur le plan conceptuel, mais aussi physiquement, dit Alain Trudel, directeur artistique de l'Orchestre symphonique de Laval. Ils savent qu'ils peuvent venir nous parler avant les concerts, et ils le font tout simplement. Les gens m'appellent Alain.»

Pour ces orchestres, se rapprocher du public signifie sortir régulièrement de la salle de concert pour jouer dans des écoles, des églises ou des résidences de personnes âgées. À Laval, on va même jusqu'à chercher les aînés à la résidence pour les emmener au concert en autobus.

Un pari réussi

Même s'ils doivent jongler avec un financement public ou privé de plus en plus difficile à dénicher, les diffuseurs de musique classique du 450 atteignent leur cible. Qui aurait cru, en effet, que l'opéra ferait un jour courir les foules à Saint-Eustache?

C'est pourtant le pari audacieux qu'a lancé la soprano Leila Chalfoun, fondatrice du FestivalOpéra de Saint-Eustache, qui en sera cette année à sa cinquième édition. L'an dernier, la production de La flûte enchantée de Mozart a attiré 4000 personnes qui ont tellement aimé l'expérience que le spectacle sera repris cette année, en octobre.

«Notre mission est de faire connaître l'opéra à ceux qui ne le connaissent pas et même à ceux qui pensent que c'est ennuyeux! dit Leila Chalfoun. On a amené beaucoup de gens à le découvrir et notre public grandit d'année en année. Nous sommes les seuls à diffuser de l'opéra dans les Basses-Laurentides. On a un site féerique, devant la rivière des Mille-Îles, et notre concert gratuit est une véritable sortie en famille.»