Étoile du «Met», Sondra Radvanovsky a chanté ici trois fois: à Lanaudière dès 2001 puis de nouveau l'été dernier et, entretemps, en 2006, dans le Requiem de Verdi au concert-bénéfice Orchestre Métropolitain-Concordia chez les Soeurs Grises. Pourtant, son nom avait attiré moins d'une demi-salle à Maisonneuve lundi soir. Il est vrai qu'il s'agissait d'un «bénéfice» Orchestre de chambre McGill à 500 $, mais il y avait des places beaucoup moins chères.

Quoi qu'il en soit, peu de monde. Et le bruit courait qu'on avait donné beaucoup de billets, chose courante pour ce genre d'événements.

La soprano américaine de 40 ans m'avait d'abord impressionné et ensuite déçu lors de ses visites ici. Sa prestation de lundi soir offrait la même ambivalence. Mme Radvanovsky est une belle et grande femme, avec de la personnalité et de la présence, qui sait cabotiner sans mauvais goût. Ce qu'on a entendu comme voix lundi soir était plus inégal.

La chanteuse détonna joyeusement dans son air d'entrée, le «Pace, pace» de La Forza del destino, puis rata un effet vocal dans un autre Verdi, tiré d'Il Trovatore. Malgré ces imperfections, le volume de la voix est substantiel et le timbre reste beau, sauf dans certains passages aigus ou trop intenses, où il devient métallique. Déplacé sans avis, l'air de Roussalka de Dvorak fut émouvant, bien qu'à un degré moindre que chez Marianne Fiset il y a deux ans au Concours de Montréal.

Revenant après l'entracte en rouge plutôt qu'en noir, l'invitée se montra peu à l'aise dans l'opérette, où elle lisait ce qu'elle chantait. Puis vinrent les rappels: deux Puccini, de Gianni Schicchi et de Tosca, tous deux vécus comme au théâtre et vocalement très en place, malgré un léger chevrotement dans le second. Après deux heures d'attente, je retrouvais presque la Radvanovsky de 2001.

Boris Brott avait porté son orchestre à 49 musiciens pour l'événement (recrutant même quelques sujets chez les Musici!). Ses violons n'étaient pas toujours justes, mais l'ensemble suivit bien la chanteuse et joua avec entrain quelques ouvertures.

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SONDRA RADVANOVSKY, soprano, Orchestre de chambre McGill, dir. Boris Brott. Concert-bénéfice, lundi soir, salle Maisonneuve de la Place des Arts.