Le nouvel Orchestre 21, lancé par Paolo Bellomia, ne comptait que des bois, des cuivres et des percussions - 38 musiciens au total - à son concert de débuts samedi soir. Centré sur Messiaen (pour le centenaire), le programme se limitait en effet à ces effectifs instrumentaux. Les cordes s'y ajouteront au prochain concert.

Dire que les trois oeuvres de Messiaen inscrites au programme se ressemblent est un euphémisme: toutes trois traitent le piano en percussion et le placent en dialogue, en conflit ou en fusion avec les chorals des cuivres, les gazouillis des bois et l'éclat des claviers métalliques.Couleurs de la Cité céleste, qui venait en dernier, précède de plus de 20 ans les deux oeuvres qui ouvraient le concert. Comme le programme imprimé ne disait rien sur les pièces et n'en donnait même pas la date de composition, on pouvait voir dans Couleurs de la Cité céleste un sous-produit des deux autres, alors que l'inverse est plus proche de la réalité.

Messiaen a inventé un son instrumental, cela est indéniable. Mais il se répète avec un incroyable sans-gêne. Couleurs comporte quand même certains éléments d'originalité, comme les appels des trombones à la fin.

Quoi qu'il en soit, cette musique reste très difficile à mettre en place et Paolo Bellomia et sa jeune troupe méritent un retentissant BRAVO pour le résultat obtenu, principalement au niveau de la couleur. De même, le pianiste Jimmy Brière, sollicité presque sans répit dans les trois partitions.

Rêverie et solos

Une quatrième pièce, de Norbert Palej, Torontois d'origine polonaise, se voulait un «hommage à Messiaen» mais évoquait plutôt la musique de film, du genre rêverie assortie de nombreux solos.

Une cinquième pièce annoncée fut tout simplement omise. À la place, M. Bellomia bissa celle de M. Palej, qui vint saluer après chaque exécution.

L'Amphithéâtre du Gesù contient 425 places. Une centaine de personnes assistaient au concert d'un peu plus d'une heure, sans entracte.