Intégrale Fauré pour violoncelle et piano, disait l'affiche. Quasi-intégrale serait plus exact. Il manquait quelques titres - ainsi, les trois Romances sans paroles op. 17 - et nous avons entendu en guise de rappel une Sicilienne pour la combinaison violoncelle-piano qui ne figurait pas au programme.

Peu importe, à vrai dire. Le concert Fauré de Benoit Loiselle et François Zeitouni comprenait l'essentiel de ce que le compositeur a destiné aux deux instruments réunis, soit les deux grandes Sonates opp. 109 et 117 et quatre pièces isolées, dont la célèbre Élégie.

 

La musique de Fauré a ses inconditionnels. Il existe même en Allemagne un Fauré Quartett qui sera bientôt ici pour nous jouer, précisément, du Fauré. Mais on a le droit de n'être point un fan, et c'est mon cas. Cette musique est bien structurée, elle est élégante, mais elle manque de force et d'originalité. Debussy parlait du «doux» Fauré. «Tendre» me paraît aussi juste, surtout dans le présent contexte.

Loiselle et Zeitouni avaient bien préparé leur Fauré. J'oublie quelques petites fautes, chez l'un et chez l'autre; je me rappelle plutôt des mouvements lents de sonates au jeu soutenu et à la sonorité nourrie du violoncelle. Mais j'aurais surtout souhaité celui-ci plus continuellement présent, comme l'était le piano. Il est vrai que Fauré en demande souvent plus au clavier qu'à l'archet. À cet égard, Zeitouni fut peut-être le héros de la soirée.

BENOIT LOISELLE, violoncelliste, et FRANÇOIS ZEITOUNI, pianiste. Jeudi soir, Chapelle historique du Bon-Pasteur. (Reprise: 23 octobre, 20h, Maison de la culture Rosemont-Petite-Patrie, 6707, DeLorimier.)