Le 11e Rockfest, qui décolle aujourd'hui à Montebello, mise sur une programmation variée comprenant Jane's Addiction (de la visite rare), Rise Against, Limp Bizkit, Sum 41, Korn et Twisted Sister. Le festival accueille aussi Blink-182, qui avait dominé l'affiche il y a deux ans. La Presse s'est entretenue avec Mark Hoppus, bassiste, chanteur occasionnel et membre fondateur du groupe californien qui s'apprête à sortir son septième album.

«Il est très serré dans son horaire, vous aurez environ 10 minutes», prévient l'attachée de presse au bout du fil, avant de céder la ligne au bassiste Mark Hoppus, joint à Beverly Hills.

Le musicien de 44 ans a l'air enjoué. Normal: le groupe s'apprête à lancer California, son premier album en cinq ans, le 1er juillet.

De nouvelles chansons, certes, mais surtout un groupe tout neuf, puisque le chanteur Tom DeLonge a été remplacé l'an dernier par Matt Skiba, qui était jusqu'alors soliste du groupe punk rock Alkaline Trio.

Une transition réussie, puisque le son de Blink-182 est demeuré intact. L'album à venir recèle quelques perles, des pièces courtes aux riffs accrocheurs, mais surtout une bonne dose de nostalgie dans les textes et les ambiances sonores.

«C'est comme dans le temps: on ressent la frénésie et la solidarité de nos débuts, lorsque seule la musique comptait.»

Il se défend d'avoir voulu produire un album hommage - malgré le titre de l'opus, California, et les pièces San Diego ou Los Angeles, dont la trame principale parle du coin de pays qui a vu naître le groupe.

«Ce n'est pas un hommage à proprement parler, mais nous sommes un produit de la Californie. C'est peut-être un peu inconscient, on fait référence à des choses qu'on connaît et qu'on a vécues», raconte Mark Hoppus.

Le musicien avoue avoir un coup de coeur pour la chanson Bored to Death, qui combine selon lui tous les meilleurs éléments de Blink-182. D'ailleurs, la guitare au début rappelle celle qui ouvre le classique du groupe Adam's Song.

Même si l'histoire du groupe est incontestablement liée à l'ancien chanteur DeLonge (écarté en raison d'une brouille avec ses deux collègues), Mark Hoppus croit que les fans ne quitteront pas le navire pour autant. «Je crois que les gens qui vont entendre l'album mettront les doutes et les critiques de côté.»

Le bassiste entrevoit donc l'avenir avec optimisme et ajoute que la réception du public est excellente depuis que le groupe a repris la route en mai pour une tournée estivale.

Les récents concerts proposent d'ailleurs un mélange de vieilles pièces et de nouveau matériel. Sans surprise, le groupe revisite les succès qui ont fait sa renommée, comme What's My Age Again, I Miss You, Stay Together for the Kids, sans oublier Dammit.

Mark Hoppus ne se met aucune pression pour renouer avec le sommet du palmarès Billboard avec ce nouvel album.

«Chaque fois qu'on se retrouve en studio, on veut juste faire la meilleure musique possible. Tout simplement.»

Le groupe a par ailleurs bien hâte de renouer avec son public québécois à Montebello, à qui il avait offert une vingtaine de tubes il y a deux ans. «Les Québécois ont été parmi nos premiers fans, on a toujours eu un gros accueil de leur part», résume Mark Hoppus, qui aura l'occasion d'entretenir cette relation vendredi.

PUNK ROCK. California. Blink-182. Sony Music. Sortie le 1er juillet.

LA SAINT-JEAN VERSION ROCKFEST

Plus de 125 groupes rock, métal, punk rock et hip-hop défileront sur la scène de la Bermuda de Montebello pendant les trois jours du Rockfest.

Saint-Jean oblige, la chanson francophone sera à l'honneur pour la soirée d'ouverture, demain, avec la réunion unique de Ludwig Von 88 et l'habitué de la place Mononc' Serge.

On a aussi hâte de voir à l'oeuvre le groupe américain Jane's Addiction, qui présentera un premier concert au Québec en 20 ans. Autre curiosité: la première présence québécoise de Puscifer, nouvelle création de l'énigmatique chanteur de Tool, Maynard James Keenan.

Bref, beaucoup de signes du devil, de décibels et de boisson en perspective dans le village de Montebello.