Le jeune groupe originaire des Laurentides Foreign Diplomats a lancé vendredi son premier album intitulé Princess Flash. Sa musique et son travail acharné lui ont permis de mettre toutes les chances de son côté. Le quintette bénéficie du réseau international d'Indica (Half Moon Run) et a pu travailler avec le réalisateur Brian Deck (Iron & Wine, Modest Mouse).

C'est en direct du 11e arrondissement de Paris que les membres du groupe montréalais Foreign Diplomats ont parlé à La Presse, mercredi.

Leur nom de groupe les prédisposait à tourner à l'étranger. C'est déjà chose faite, alors que le tout premier album officiel de Foreign Diplomats, Princess Flash, vient à peine de sortir.

«Nous avons fait un show à Nantes au festival L'été indien. C'était complètement fou. Nous avons joué devant 1500 personnes et je crois que nous les avons vraiment accrochées. Nous l'avons senti et nous avons eu beaucoup de commentaires sur Facebook», raconte le bassiste Antoine Lévesque-Roy.

Foreign Diplomats avait oublié des exemplaires de son EP à Montréal, alors ses membres en ont fait à la main avec des disques vierges et des dessins de pochette différents. «Il y a des éditions limitées françaises de notre EP qui existent dans le monde.»

«Hier [mardi], nous sommes arrivés à Paris et nous avions un show dans une salle qui s'appelle l'International, poursuit Antoine Lévesque-Roy. Encore là, la salle était pleine et les gens ont capoté. Nous avons du gros plaisir et je pense que notre petit band marche.»

Promis à un bel avenir

Foreign Diplomats est un jeune groupe des Laurentides (son cadet a 18 ans) dont Élie Raymond est le guitariste et chanteur. Le groupe qu'il a fondé avec Antoine Lévesque-Roy est complété par Thomas Bruneau Faubert (trombone, claviers) Charles Primeau (guitare) et par le batteur Emmanuel Vallières.

Sa carrière commence à peine, mais le groupe a toutes les chances de son côté pour faire parler de lui au Québec et à l'international. Il a été recruté par le label fondé par Franz Schuller, Indica - celui du quatuor Half Moon Run et de son ami Elliot Maginot. Nul autre que Brian Deck a réalisé son premier album, Princess Flash. Le talent de Deck se cache derrière des albums d'Iron & Wine, Sam Roberts et Modest Mouse.

Foreign Diplomats a trimé dur après avoir lancé un EP autoproduit il y a trois ans. Il a signé avec Indica après trois ans de pourparlers.

Photo fournie par Indica

Photo fournie par Indica

Ont suivi des spectacles d'envergure, notamment en première partie du groupe alternatif américain Violent Femmes au Métropolis, l'an dernier, dans le cadre du Festival de jazz. «C'est l'album de mon enfance, affirme Élie Raymond à propos du premier opus de Violent Femmes. Ma mère l'écoutait et je connais toutes les chansons par coeur. Je pensais que c'était une joke quand on nous l'a dit. C'était immense. Un Métropolis sold-out...»

Travailler avec Brian Deck

En studio, Foreign Diplomats a voulu dépasser les frontières de son spectacle avec différentes expérimentations sonores. «Nous avions une trentaine de chansons avant d'entrer en studio et la préproduction a surtout servi à choisir celles qui allaient se trouver sur l'album. Mais les démos étaient assez travaillés et avaient été rodés en show», raconte Élie Raymond.

Son quintette a cliqué rapidement avec Brian Deck. Les appréhensions ont laissé place «à une gang de chums qui fait un album».

«C'était impressionnant de travailler avec quelqu'un qui a autant d'expérience. Mais quand il est arrivé à Montréal et que nous sommes allés le chercher à l'aéroport, il a dit que c'était excitant pour lui de travailler avec un groupe aussi jeune», indique Élie Raymond.

«Il a donné une belle ligne directrice à l'album sans nous dire complètement quoi faire, ajoute Antoine Lévesque-Roy. Il a su nous donner des idées et nous mener là où on voulait se rendre.»

C'est bien dit. Princess Flash a un son digne de la cour des grands «indépendants», mais les racines et les influences du groupe s'entendent. Certaines sont montréalaises (Arcade Fire, Half Moon Run), ce qui nous pousse à dire que Princess Flash incarne une certaine «montréalité».

Élie Raymond ne s'en cache pas: l'album Apologies to the Queen Mary de Wolf Parade, sorti il y a 10 ans, a changé sa vie. «Ce sont mes héros!», lance-t-il.

Foreign Diplomats donne dans l'électro-rock, sauf quand le trombone et les cuivres sont de la partie.

La voix du chanteur de Foreign Diplomats s'est bonifiée depuis le EP. «J'ai pris des cours classiques à Lionel-Groulx, souligne-t-il. Je ne chante pas de l'opéra en show, mais j'ai appris des techniques de contrôle et de respiration. Je préserve mieux ma voix.»

Il fait bien de préserver ses cordes vocales, car le calendrier du groupe est bien chargé. Au cours des prochaines semaines, Foreign Diplomats tournera au Québec (Chicoutimi, Sherbrooke, Québec), notamment avec Rich Aucoin et Elliot Maginot. Il se produira également à M pour Montréal au Club Soda avec Louis-Jean Cormier et Plants and Animals, le 19 novembre.

«C'est gros!»

Avant, le spectacle-lancement de Princess Flash aura lieu le 16 octobre à l'Apt. 200 (3643, boulevard Saint-Laurent).

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