Exit les stéréotypes de guitariste-surfeur. «Le monde n'a pas besoin d'un autre Jack Johnson», déclare Kim Churchill. Le chanteur australien de 23 ans lance demain son troisième album studio, Silence/Win, qui laisse transparaître toute la sagesse acquise lors de ses nombreux périples.

Kim Churchill a atterri à Montréal il y a quatre ans, dans une période où le style folk pop était en vogue. Le one man band est tombé amoureux de la métropole.

«Montréal est l'endroit le plus inspirant pour écrire. J'adore ce mélange du français, du jazz et de la culture anglo-saxonne. Je ne pourrais plus manquer un été ici. Ça fait partie de qui je suis», déclare d'emblée l'artiste, en entrevue à La Presse.

Montréal a fortement influencé ce nouvel opus. L'écriture des 11 titres, commencée au Mexique, s'est principalement déroulée l'été dernier, dans un appartement situé à l'angle des rues Saint-Denis et Villeneuve.

Le guitariste s'est ensuite rendu à Vancouver où, entre deux séances de surf, il a enregistré l'album aux côtés du réalisateur Warne Livesey, spécialiste du rock alternatif qui a déjà travaillé avec le Canadien Matthew Good et le groupe rock australien Midnight Oil. Comme il était le premier réalisateur avec qui Churchill collaborait, Livesey a eu droit à la carte blanche de l'artiste.

«Au cours de l'enregistrement, Warne est devenu une vraie figure paternelle. Son fils est d'ailleurs devenu l'ingénieur sonore de mes tournées, souligne-t-il. J'ai fait entièrement confiance à Warne. Ça m'a permis de me concentrer sur ma prestation en tant que chanteur. J'ai pu oublier tout le reste.»

L'album Silence/Win transpire cette sérénité décrite par Churchill lors du processus créatif. L'oeuvre, équilibrée dans l'ensemble, propose des airs tantôt contemplatifs, tantôt fracassants, le tout dans un enrobage folk mâtiné de blues. «On pourrait le décrire comme de la pop psychédélique», note Churchill. Certaines pièces de l'album ont eu droit à une touche de raffinement, puisqu'elles sont accompagnées d'un quatuor à cordes.

Liberté intégrale

Avec cette troisième offrande, Churchill désirait se démarquer des guitaristes populaires des dernières années, comme Ben Harper ou Jason Mraz, tout en s'affirmant sans tenir compte des tendances imposées par l'industrie.

«Depuis le début de ma carrière, j'accordais beaucoup d'importance à l'image que je projetais. J'ai même rasé mes cheveux à un moment. J'ai aussi commencé à jouer des airs résolument plus rock. Mais ce n'était pas moi», explique le chanteur.

Ce qu'il voulait par-dessus tout avec Silence/Win, c'est d'assumer son statut de guitariste-surfeur, sans se soucier des stéréotypes.

«Ce qui est extraordinaire quand tu es chanteur, c'est d'être toi-même. Ce n'est pas en tentant de fuir d'un stéréotype auquel les gens t'associent que tu peux créer un produit qui te ressemble vraiment», souligne-t-il.

Le chanteur termine actuellement une tournée au Québec, accompagné des populaires guitaristes Steve Hill et Matt Anderson. Bien que l'aura de Churchill s'éloigne de ses deux parrains, le jeune Australien suscite l'intérêt d'un nouveau public, qu'il espère revoir cet été, lorsqu'il remettra les pieds au Québec pour faire la tournée des festivals.

Qu'il soit à Montréal, à Melbourne ou à Vancouver, Churchill ne manque pas une occasion de sauter dans une vague avec sa planche, jamais bien loin. «Certaines personnes vont au gym... Pour moi, le surf est comme une forme de méditation», laisse-t-il entendre.

Cette passion pour les vagues a laissé ses traces dans ce troisième album, qui respire les grands espaces. À écouter en ville comme à la plage. En roadtrip ou sur une île déserte. Hamac en sus.

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FOLK-POP. Kim Churchill, Silence/Win, Universal Music. En magasin demain.