Avec sa fille lovée dans ses bras sur la pochette de son nouvel album et une boîte de production intitulée Le papa de Téa, Jonathan Painchaud annonce d'emblée ses couleurs.

Plus que jamais, sur Mon coeur collé au tien, son quatrième opus solo, le chanteur se raconte: de son amour pour sa fille à sa rupture, en passant par ses dépendances et même son coup de gueule à propos de la loi 78.

Le titre de ce nouvel album est tiré de la chanson Petite poupée, où Jonathan Painchaud s'adresse à sa fille de presque 5 ans, Téa. «Je voulais lui dire qu'il n'y a rien pour altérer l'amour d'un père pour sa fille. Les enfants ramassent toutes nos émotions, alors il faut leur expliquer que lorsqu'on ne va pas bien, ce n'est pas lié à eux», explique-t-il.

Il faut dire que des moments difficiles, le chanteur en a traversé quelques-uns au fil des dernières années et de ses derniers albums. «Je suis capable d'écrire sans drame, mais la vie s'organise de même! J'ai perdu mon père sur une production, ma mère sur une autre et là, je me suis séparé, personnellement et professionnellement, sur celle-ci. Je ne choisis pas, mais en situation d'urgence on oublie un peu plus notre ego et on va puiser dans une sensibilité plus aiguisée pour écrire. Mais je m'en passerais bien!», dit-il en souriant.

Sur Menteur, Jonathan Painchaud n'hésite pas à aborder ses dépendances.

«C'est quelque chose que j'ai un peu combattu toute ma vie. Il y a des bouts où c'est plus facile que d'autres, dépendamment de la pression. Le nombre de substances addictives disponibles, et prescrites par des médecins, est impressionnant!», confie-t-il, agacé.

Q/R

Avec qui changerais-tu de carrière?

Tom Petty: un gars qui a toujours suivi son coeur et fait ce qu'il voulait. Si vous êtes blasé de l'industrie de la musique d'aujourd'hui et que vous voulez retrouver le feu sacré, regardez Running Down a Dream, un documentaire sur sa carrière. Du bouillon de poulet pour le coeur!

Une chanson qui te rappelle ton enfance?

Ex aequo Dixie d'Harmonium et Hey Bulldog des Beatles sur Yellow Submarine.

Un de tes plus beaux souvenirs d'enfance?

Mon père était ami avec Bertrand Gosselin, qui venait souvent aux Îles de la Madeleine. Il arrivait avec sa femme dans sa van de laitier, dans laquelle il y avait un mini-cirque. Il en sortait maquillé, sur des échasses; il jonglait et faisait des tours de magie.

Qu'est-ce qui t'a donné le goût de jouer de la guitare?

C'est un groupe de musique traditionnelle qui s'appelait Barde. Il y avait un guitariste franco-manitobain qui avait un usage très percussif de la guitare. C'est à cause de ça que j'utilise ma guitare comme un drum.

Ta première fois sur scène?

Je suivais un cours de guitare avec soeur Rolande. Je voulais jouer du Iron Maiden, mais elle n'en avait pas beaucoup dans son cahier! J'avais 11 ans et j'avais fait une version de Greensleeves à la guitare classique. J'étais maladivement nerveux et je me suis trompé en plein milieu. Je voulais recommencer, mais soeur Rolande s'est approchée et m'a dit de cracher ma gomme. Ça m'a pris des années pour devenir à l'aise sur scène...

La chanson que tu aurais aimé composer?

Kathy's Song de Paul Simon. C'est probablement l'une des plus belles chansons d'amour. Sinon, Looking into You de Jackson Brown.

La chanson qui te rappelle ton premier amour?

Careless Whisper de George Michael. Une belle game de vérité-conséquence sous une tente.

La chanson qui te rappelle le plus ta fille?

On écoute beaucoup Prairie Girl de Rah Rah. Téa veut chanter du rock quand elle entend cette chanson.