L'écoute de son dernier album et des trois-quarts de son concert donné samedi mènent à croire qu'il se situe quelque part entre David Binney, John Escreet, Pat Metheny, McCoy Tyner, John Coltrane.

Projet typique d'un virtuose renommé, capable de réunir les meilleurs... en se collant sur leur esthétique. Parce qu'il est le batteur attitré du Pat Metheny Group depuis 2002, Antonio Sanchez est plus connu que ses collègues. 

Samedi soir, sa réputation était le point d'ancrage pour une forte portion de l'auditoire venu au Gesù. Toutefois, ceux qui connaissaient le saxophoniste (alto) David Binney, présent sur scène et dans l'album New Life (Cam Jazz) savent que ses habiletés de compositeurs se trouvent une grosse coche au-dessus de celles de son employeur. 

Il n'y a pas de quoi s'étonner que ce dernier s'en inspire, notamment dans l'usage de la chanteuse Thana Alexa Pavelic (de surcroît, sa fiancée) dont les vocalises rappellent celles de Luciana Souza dans Oceanos, opus magistral signé Dave Binney et Edward Simon. 

On aura aussi observé que la musique du jeune Britannique John Escreet, une des plus belles recrues du jazz new-yorkais ces dernières années, rejaillit dans l'approche de Sanchez.

Les admirateurs du super batteur mexicain doivent maintenant découvrir la musique de ses collègues, superbes solistes et accompagnateurs au demeurant.