Jean-Michel Allepaerts, organiste titulaire à l'église Saint-Remacle de Verviers, ville de Belgique, donnait dimanche soir le huitième et dernier récital de la série dominicale d'été au Casavant de la Basilique Notre-Dame.

L'organiste de 42 ans (qui est aussi avocat) y avait joué une première fois en 2004. Geste défendable, il consacrait une bonne partie de son programme d'une heure à la musique belge, y compris la sienne.

Des quatre compositeurs belges représentés, Joseph Jongen est le seul qui soit connu. La pièce qui le représentait était aussi la plus intéressante du programme : c'est le puissant Choral, dernière des Quatre Pièces op. 37 de 1911. L'organiste en fit son entrée en matière et y déploya immédiatement une grande partie des immenses ressources de l'instrument.

Les noms de Guy Weitz et de Paul Barras ne figurent même pas dans le Guide de la musique d'orgue de Gilles Cantagrel. Natif de Verviers, Weitz étudia avec Widor, Guilmant et d'Indy, alors que Barras travailla avec Flor Peeters, Marchal et Langlais.

Du premier, M. Allepaerts avait choisi le tendre Mater dolorosa tiré de la première Symphonie pour orgue ; du second, un In Memoriam à la registration étrangement colorée. Une Toccata de Barras fut omise pour des raisons de longueur.

Compositeur, l'organiste offrit un Hommage à Jehan Alain pour le centenaire de son aîné sous la forme d'une courte pièce pour orgue et choeur qui ne laissa aucune impression précise. Pierre Grandmaison y dirigeait 12 choristes de la Maîtrise de la Ville de Verviers.

Le sous-titre « En forme de messe basse » donné par Jean Langlais à sa Suite médiévale pour orgue autorisait sans doute l'exécution, au petit choeur, du Kyrie et d'autres parties de l'office liturgique comme introduction aux trois extraits placés sur des jeux archaïsants et de riches dissonances.

Ce fut la meilleure exécution, avec celle du rare Andante et variations de Mendelssohn. L'aimable Élégie fauréenne de l'Anglo-polonais Felix Borowski était de trop et le troisième Choral de Franck fut livré très honnêtement mais sans envergure.

_______________________________

JEAN-MICHEL ALLEPAERTS, organiste. Dimanche soir, Basilique Notre-Dame (orgue à traction électropneumatique Casavant (1890-1991) ; 92 jeux, quatre claviers manuels et pédale).