Membre fondateur du collectif West Coast Get Down, enclin au jazz-funk, à la soul/R & B et au gospel, le bassiste et chanteur californien Miles Mosley est un acteur-clé de la relance d'un style qui fut longtemps empoussiéré et qui, on le sait, a profité d'une cure de rajeunissement via le hip-hop, particulièrement celui de Kendrick Lamar.

Depuis sa sortie récente, l'album Uprising secoue les funksters, jeunes et vieux. Voilà un cheminement comparable à celui de Kamasi Washington, côté jazz modal coltranien.

À l'écoute de cet enregistrement pour le moins intense, les aînés se rappellent le bon vieux temps de Blood, Sweat & Tears, Earth, Wind & Fire, Tower of Power, Parliament Funkadelic, Chic et autres Cameo, pendant que les jeunes découvrent avec grand plaisir cette musique explosive, compétente, exigeante pour ses interprètes - le pianiste Cameron Graves, le batteur Tony Austin, le claviériste Brandon Coleman, le guitariste Woody Aplanalp, autour desquels explosent des sections d'anches, cuivres et cordes.

Manifestement, on ressent une fraîcheur et un enthousiasme sincère à travers ce revivalisme, comme on le ressent dans la soul/R & B sudiste et très sixties de Michael Kiwanuka. Miles Mosley actualise à peine cette facture typique des années 70, mais lui confère un jeu d'aujourd'hui qui lui vaut le soutien fervent d'une nouvelle génération de fans.

* * * 1/2

FUNK, R & B, JAZZ. Uprising. Miles Mosley. Verve/Universal.