D'origine colombienne, ce doué guitariste et compositeur montréalais a peaufiné, perfectionné, maîtrisé, dans ce quatrième album, ce qui le passionnait dans les années 70, alors qu'il vivait son adolescence au coeur de Bogotá.

De concert avec l'excellent réalisateur bélizien Ivan Duran, Roberto López s'est mis à la recherche du son perdu... pour ainsi créer ces chansons contagieuses, empreintes de champeta, boogaloo, funktropical et rock.

Cela n'est pas sans rappeler que señor Carlos Santana, époque Abraxas, était jadis la pointe d'un iceberg beaucoup plus considérable qu'on ne le croit. Quelques décennies plus tard, ces sonorités rejaillissent à travers cet excellent projet rétro-nuovo, évoquant aussi la rumba congolaise, le soukouss, le highlife, l'afrobeat, musiques africaines diffusées à fond la caisse par les picós, fameux sound systems colombiens.

Féru d'harmonies complexes et d'actualisations jazzistiques, Roberto López a cette fois simplifié ses équations, musclé ses propositions rythmiques, enrobé ses riffs d'épaisses couches de saturation, fait monter le volume au max sans faire bouger d'un iota l'authenticité de sa facture.

Aucune édulcoration, aucun opportunisme au programme. Pour une rare occasion, la nostalgie est ici au service d'une actualisation d'envergure.

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ROCK LATIN TROPICAL. Roberto López. Electrik. Stonetree.