Carrie est morte en 2012. Sa mort a eu un impact insoupçonné sur son fils, qu'elle avait abandonné tout petit, l'un des musiciens cruciaux de la mouvance indie.

Après avoir fréquenté les abysses, Sufjan Stevens remonte à la surface avec cet album cathartique: minimaliste, intime, mélodieux, d'une profonde affliction.

La frugalité et la linéarité des orchestrations, amalgame de fibres synthétiques et de cordes (acoustiques ou électriques) simplement déployées, servent les chansons nues d'un homme qui s'est mis à nu.

Ses textes sont très simples, très touchants, sertis de pierreries qui se mettent à briller au fil des écoutes.

En s'exprimant à contre-courant des attentes des mélomanes, en excluant la complexité et la vision compositionnelle, Sufjan Stevens impose l'auteur et le mélodiste qu'il est également.

Sans écran orchestral, il se montre capable d'exprimer l'hypersensibilité et l'émotion viscérale: souvenirs et blessures d'enfance, amour filial, abandon, pardon, perte, tristesse, deuil.

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INDIE FOLK. Sufjan Stevens. Carrie & Lowell. Asthmatic Kitty.