Vu le succès planétaire et la taille acquise de la machine Arcade Fire, il y avait lieu d'en craindre la standardisation. Reflektor infirme cette appréhension.

L'imbrication de rythmes haïtiens, dub-reggae, dance punk, rock classique (David Bowie, Roxy Music, etc.), punk rock, ou encore la coréalisation de James Murphy (dont on pouvait craindre la trop forte empreinte), ne dénaturent en rien la facture du supergroupe : éloquence de Win Butler de sa complice Régine Chassagne (répliques en français très appréciées!), voix ferventes à l'unisson, accroches magistrales, solides arrangements de cordes et vents (Owen Pallett, Colin Stetson), jeu d'ensemble plus cohésif que jamais.

Qui plus est, ces mots puisent dans la mythologie grecque chez Eurydice et Orphée, évoquent le personnage halluciné de Jeanne d'Arc, s'inspirent de Søren Kierkegaard, se frayent un chemin dans la lumière comme dans l'obscurité, chez les morts comme chez les vivants. Audace et substance au programme, voilà les relents d'un grand groupe.

À écouter : Afterlife

ROCK

Arcade Fire

Reflektor

Sonovox/Universal

****1/2