Dès les premières notes de la guitare électrique d'Amadou Bagayoko, on devine la direction plus rock qu'emprunte Folila, septième album du célèbre duo malien Amadou et Mariam.

La réalisation de Manu Chao pour Dimanche à Bamako plaçait au confluent des influences pop africaines et « occidentales », Welcome to Mali, coréalisé par Damon Albarn, élargissait la palette sonore, mais c'est ce Folila bigarré qui confirme en définitive le métissage de la musique du duo.

Avec plus ou moins de succès, d'ailleurs : on s'emballe pour les Dougou Badia (avec Santigold) et le pont entre deux époques musicales que constitue Wily Kataso (avec TV on the Radio)... et c'est ensuite que ça déçoit. Metemya serait bien meilleure sans qu'intervienne la voix nasillarde de Jake Shears des Scissor Sisters; Nebe Miri passe davantage pour un single de Theophilius London qu'une composition d'Amadou et Mariam, et quoi qu'accrocheuse, il ne reste plus grand chose de l'identité du duo sur le funk-pop. C'est pas facile pour les aigles après qu'y soit passé l'excentrique britannique Ebony Bones. Pour sa part, Bertrand Cantat, qui participe à quatre chansons, est totalement en phase avec le blues malien sur Oh Amadou et le bel afrobeat d'Africa mon Afrique. Sans doute la plus substantielle collaboration de cet inégal album.

À télécharger : Africa mon Afrique

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AMADOU ET MARIAM

Folila

NoneSuch

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