Cela commence comme une simple chanson mexicaine. Guitare, percussions, paroles en espagnol. Puis à 25 secondes, tout bascule.

La gigue et les tadidelam se mettent de la partie, à grands coups de bottine souriante. Du coup, le voyage qui s'annonçait prend une autre tournure. Somos, premier album du «latino-gaspésien» Juan Sebastian Larobina, n'est pas un simple disque de world, mais un improbable hybride de trad latino et de folklore québécois. Qu'Yves Lambert soit derrière ce projet à titre de producteur n'a rien d'étonnant. Après tout, le chanteur a déjà tenté une expérience semblable en intégrant des cuivres salsa dans les chansons de la Bottine. Seulement ici, c'est le trad québécois qui se greffe au style latino et non l'inverse.

Que les puristes se rassurent : Larobina n'abuse pas de cette «gimmick». Hormis deux ou trois chansons plus métissées (La cancion sin repuesta, grande réussite), Somos reste un album à dominance folk latino, qui s'inspire autant du tango, que du son, de la cumbia et du charango. Larobina aurait-il dû pousser plus loin ses audaces stylistiques, somme toute assez timides? Tout dépend de votre degré d'ouverture. Mais quoi qu'on en pense, cet album organique, acoustique, produit humblement et avec le sourire et peu de moyens, mérite une oreille.

MUSIQUE

DU MONDE

Somos

Juan Sebastian Larobina

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La prûche libre