Un véritable workaholic, ce Conor Oberst. En solo, celui qu'on a déjà qualifié de «nouveau Dylan» avait trois albums (plus une pile d'autres EP) à son actif, deux autres avec les projets Monsters of Folk et Desaparecidos, avant que n'arrive le 15 février, jour de son anniversaire, le dixième de son principal véhicule musical, Bright Eyes.

Tout ça d'inégale qualité, par la force des choses serions-nous tentés d'ajouter, mais témoignant d'un talent sûr pour l'écriture. Son étoile ayant pâli, Oberst n'est peut-être plus le Dylan préssenti, mais sa chanson folk-rock n'est jamais dénuée d'intérêt, comme en fait foi The People's Key, album qui marque un retour au rock (saveur années 80) et à la lutherie synthétique pour le groupe.

Éparpillé, The People's Key offre malgré tout quelques moments forts, le punk de Jejune Stars, le rock irradiant de Haile Selassie, ou encore la plus belles d'entre toutes, Ladder Song. Morceau piano-voix seulement, c'est du pur Oberst, lucide et éloquent, à fleur de peau comme on aime l'entendre lorsqu'il se fend le coeur et la tête en solo. En attendant l'album classique dont on le sait toujours capable, une autre agréable carte dans le jeu du jeune auteur, compositeur et interprète.

ROCK

BRIGHT EYES

The People's Key

***

Saddle Creek