Dans les années 80, la musique d'Uzeb était en phase avec son époque. En 2010?

Le bassiste-vedette de cette défunte formation, le premier de chez nous à avoir atteint un niveau clairement international, persiste et signe. Uzeb fait partie du passé, Michel Cusson s'est recyclé dans les bandes originales. Alain Caron, lui, s'exprime dans une esthétique similaire, son raffinement et sa maîtrise n'en modifient en rien les fondements et l'apparence.

Les musiciens professionnels pourront certes observer quelques réformettes à cette approche fondée sur le jazz, le funk, le rock. Oui, on peut y débusquer quelques avancées. Oui, il est possible que l'harmonie y soit plus développée. Que certains thèmes y fassent preuve de plus grande maturité. Et que le superbassiste y catalyse les compétences de ses collègues - Damien Schmitt, batterie, John Roney, claviers, Frank Gambale, Jean-Marie Ecay et Pierre Côté, guitares.

Malgré ces exécutions parfaites, je garde l'impression d'une musique d'une autre époque et... d'un acharnement à la préserver. Musique de performance, certes plus complexe que le métal ou le hard rock de haut niveau, mais dont les fondements esthétiques me semblent échouer au test de l'Histoire. Enfin... L'avenir nous dira si ce jazz-fusion sera un jour réhabilité. Je suis loin d'en être certain. Alain Caron, lui, semble le croire sincèrement.

JAZZ

Alain Caron

Septentrion

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Norac/DEP