Dans cette gueule d'adolescent attardé, il s'en mijote. Dans ces tripes de jeune homme, il s'en brasse. Sur la table, elles s'étalent sans pudeur. Et on est touché direct.

On a beau trouver tout plein de petits défauts formels à ces Sessions cubaines enregistrées aux fameux studios Egrem de La Havane, on a beau en noter le manque de préparation, les mélodies qui sortent souvent de leur trajectoire ou le mix élémentaire, on frémit. Les rimes n'y sont en rien ampoulées. Triés sur le volet, les mots y coulent en toute grâce et toute simplicité. La voix qui porte ses mots peut se briser comme la vie nous brise parfois. Nous fragilise. Nous éclaire aussi. Ce que Philémon chante tient de la stricte intimité, mais on n'en ressent pas moins un point de vue singulier sur la chose amoureuse. Sur le sacré que porte ce puissant vecteur.

L'accompagnement cubain (et québécois pour la chanson Il neige) y est, très adéquat malgré la précarité des conditions de production de ces touchantes Sessions cubaines. Visiblement, Philémon est un horticulteur de la peau.  

Extrait: J'arrive toujours un peu trop tarD

CHANSON

Philémon chante

Les Sessions cubaines

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