Ben Sidran n'est pas le dernier venu. Depuis ses années avec Steve Miller en passant par ses disques jazzés, le plus suave des docteurs en philo et en musicologie a mené une carrière singulière, illustre inconnu pour les uns, artiste-culte pour les autres.

Le voilà qui s'empare de 12 chansons d'un certain Dylan, Bob de son prénom, et les enregistre en quatre jours dans le studio du patelin français de Rodolphe Burger (Françoise Hardy, Alain Bashung) qui joue de la guitare et chante sur Blowin' In the Wind.

L'album s'appelle Dylan Different parce que, comme le cinéaste Todd Haynes (I'm Not There), le claviériste et chanteur américain a compris que la seule façon d'être fidèle à Dylan, c'est en le trompant, en transformant ses chansons, en les désacralisant pour mieux se les réapproprier.

Une bonne chanson est une bonne chanson et Dylan en a écrit des dizaines que vous connaissez par coeur. Pourtant, vous n'avez encore jamais entendu Highway 61 Revisited, Rainy Day Women #12 & 35 ou encore Subterranean Homesick Blues, funky-cool à souhait, de cette façon.

En fait d'adaptation de Dylan, mais sur un ton plus jazzy, c'est presque aussi beau que ce qu'a fait Bryan Ferry sur Dylanesque.

À ÉCOUTER : HIGHWAY 61 REVISITED

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POP-JAZZ. BEN SIDRAN. DYLAN DIFFERENT. BONSAÏ/SRI.